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Le Philharmonique au cirque

Monaco
Monte‑Carlo (Chapiteau de Fontvieille)
03/31/2022 -  et 1er avril 2022 (Paris)
Serge Prokofiev : Quintette en sol mineur, opus 39
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes en do mineur, opus 35
Bruno Mantovani : Allegro barbaro (création)
Igor Stravinsky : Jeu de cartes

Hélène Devilleneuve (hautbois), Nicolas Baldeyrou (clarinette), Alexandre Baty (trompette), Virginie Buscail (violon), Marc Desmons (alto), Yann Dubost (contrebasse), Anna Vinnitskaya (piano), Colin Currie (percussion)
Orchestre philharmonique de Radio France, Bruno Mantovani (direction)


B. Mantovani (© Alice Blangero)


Il n’est pas dans les habitudes du Philharmonique de Radio France de jouer sous des chapiteaux de cirque. Il vient pourtant de le faire – mais pas sous n’importe quel chapiteau : celui du célèbre Festival du Cirque de Monte‑Carlo. Le concert se déroulait dans le cadre du Printemps des Arts de Monte‑Carlo. Rassurez‑vous, les musiciens ne portaient pas de nez rouge et avaient la même prestance qu’à la Maison de la radio.


Ils étaient dirigés par le directeur du Printemps des Arts en personne, Bruno Mantovani. Celui‑ci apparaissait dans le double rôle de chef d’orchestre et de compositeur. Nous l’avons préféré dans le second. En tant que chef, il n’a pas donné assez de caractère, de finesse, de malice à son interprétation du Jeu de cartes de Stravinsky. Le compositeur, lui, nous a impressionné dans la création de son Allegro barbaro (sans doute en référence à la célèbre pièce pleine de sauvagerie de Bartók).


Bruno Mantovani manie en maître les sonorités de l’orchestre. Tel un Berlioz de notre époque, il déploie un arsenal de sons puissants, stridents, vrombissants, glissants, compacts. Il ne procède pas par phrases mélodiques mais par blocs sonores (blocs des trombones, des violons, des percussions, etc.). Ces blocs se complètent, se répondent, s’entrechoquent, se dressent face à l’assaut des percussions solistes. Ces percussions solistes ne comportaient que des instruments à son indéterminé (peaux, bois, tam‑tam, cymbale, tôle métallique, etc.). Ca chauffait, côté percu et côté orchestre ! Il y avait du Xenakis dans l’obstination rythmique de toutes les parties prenantes. L’étourdissant virtuose soliste s’appelait Colin Currie. Bondissant d’un instrument à l’autre, il n’avait rien à envier aux acrobates qui se produisent habituellement ici.


Dans le Premier des deux Concertos pour piano de Chostakovitch, œuvre intermédiaire entre romantisme et modernisme, avec des souvenirs de Rachmaninov, des essais d’humour et des envies de folklore, on applaudit deux autres performances : celles d’une éblouissante pianiste, Anna Vinnitskaya, et d’un trompettiste tout en finesse, Alexandre Baty.


On entendit aussi le Quintette opus 39 de Prokofiev, joué tout en rondeur et souplesse. La violoniste soliste du quintette et de l’orchestre, blonde musicienne à la chevelure de Mélisande, était Virginie Buscail. Elle fait preuve d’autant d’élégance dans son jeu que d’autorité dans sa fonction. Niçoise, elle n’était pas peu fière de revenir dans la région de son enfance. Partie fantassin, elle revenait capitaine. Tel est le propre des carrières réussies !



André Peyrègne

 

 

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