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Le hollandais émollient

Toulouse
Halle aux Grains
12/16/1999 -  
Anton Bruckner : Symphonie n° 8
Orchestre du Capitole, Hans Vonk (direction)

Même si la venue de Hans Vonk à la tête de son orchestre de Saint Louis lors d'une saison passée de "Grands Interprètes" n'avait pas enthousiasmé les foules, on pouvait cependant être curieux d'entendre l'orchestre de Toulouse dans un répertoire qui ne lui est qu'assez peu familier et dans lequel les plus grandes phalanges se sont distinguées. Sans atteindre les qualités des plus illustres orchestre -il faut rappeler que le public toulousain a pu entendre dans cette même oeuvre et dans cette même salle la Philharmonie de Vienne dirigée par Bernard Haitink- les musiciens du Capitole ont cependant mérité de sincères éloges pour les qualités d'homogénéité dont ils ont su faire preuve. En effet, un des défauts habituels de cet orchestre, le manque de cohésion des différents pupitres et un déséquilibre sonore qui tend généralement à privilégier outrageusement les cuivres, avait été bien corrigé par la direction attentive du chef hollandais avec, tout au moins pour les deux premiers mouvements, une sonorité pleine des cordes et des bois audibles jusque dans les tutti. Mais les deux derniers mouvements, le dernier surtout, montraient une tendance à retomber dans les anciens travers, le tuba basse couvrant les contrebasses à la moindre note, et les trompettes mettant tout le monde d'accord en éclipsant le reste de l'orchestre ! Cela était bien sûr dommage, mais n'apparaissait pas irréversible avec un chef d'orchestre attentif à retenir ces cuivres un peu expansifs. Plus gênant était par contre le manque de gradation entre les mouvements, comme si Hans Vonk avait épuisé toutes ses idées dès la fin du scherzo. Le mouvement lent, épars et sans direction, paraissait vide de substance, aucune phrase ne vivant, et le finale, à peine plus concerné, semblait avancer sans schéma directeur. Ce manque de vie et de dynamisme était certainement dû à la tendance du chef de s'occuper davantage de lancer les phrases et d'assurer leur transition que de soutenir leur dynamique. Plafonnant très vite, chaque thème retombait sans avoir eu de véritable élan, de phrasé. La solidité technique de la direction de Hans Vonk ne suffisait pas à pallier ce manque de souffle, fatale dans une oeuvre d'une telle longueur. Au total, un bon concert aux indéniables qualités, mais pas le choc qu'on était en droit d'attendre d'un tel chef d'oeuvre. On pourrait suggérer à la direction du Capitole, si elle tient à engager des chefs néerlandais, d'inviter plutôt David Zinman ou Edo de Waart, chefs de la même génération que Hans Vonk mas à la personnalité musicale autrement intéressante !



Laurent Marty

 

 

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