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München
Isarphilharmonie
03/08/2022 -  
Ludwig van Beethoven : Concerto pour violon, opus 61 – Symphonie n° 5, opus 67
Anne-Sophie Mutter (violon)
Mitglieder der Münchner Philharmoniker, des Symphonieorchesters des Bayerischen Rundfunks und des Bayerischen Staatsorchesters, Lahav Shani (direction)


A.-S. Mutter, L. Shani (© Tobias Hase)


Comme nous l’avions précédemment évoqué, Dieter Reiter, le maire de Munich, a immédiatement demandé à Valery Gergiev, dès le début de l’invasion de l’Ukraine, de préciser sa position. N’ayant obtenu de réponse de celui‑ci, il a mis fin à ses fonctions de directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Munich.


En parallèle, Anne‑Sophie Mutter a contacté l’organisation Save the Children, auprès de qui elle a souvent été engagée, ainsi que les musiciens de l’Orchestre philharmonique de Munich pour organiser un concert de soutien aux enfants ukrainiens. En dépit des programmes chargés des orchestres munichois, d’autres musiciens se sont joint à ce projet et des membres des trois orchestres de cette ville étaient hier sur la scène de l’Isarphilharmonie.


Le Concerto pour violon de Beethoven fait partie des classiques de la violoniste allemande. Elle l’a bien évidemment donné à de nombreuses reprises avec Herbert von Karajan au début de sa carrière mais également dans de grandes occasions comme en 2002 lors du dernier concert de Kurt Masur en tant que directeur musical de l’Orchestre philharmonique de New York. Au fil du temps, une certaine spontanéité a fait place à une approche plus retenue. Ses tempi dans les deux premiers mouvements sont modérés. Très attentifs à sa soliste, Lahav Shani et ses musiciens suivent ses rubatos et ses phrasés avec beaucoup de soin. Le Rondo est en revanche plus animé et virtuose. On est surpris que Mutter joue avec son archet les deux notes usuellement pizzicato du milieu de ce mouvement. Comme à New York, la lecture très intériorisée qu’elle donne de ce concerto est un moment de distinction.


En bis, elle fait venir sur scène l’altiste russe Vladimir Babeshko, membre de son quatuor à cordes, pour donner le mouvement lent de la Symphonie concertante de Mozart. Ce mouvement sublime trouve les musiciens à leur meilleur et l’émotion qui s’en dégage laisse salle et musiciens aux bords des larmes.


Donnée en seconde partie, la Cinquième Symphonie de Beethoven est bien évidemment l’œuvre que l’on veut entendre en un tel moment. S’il y avait un orchestre chambriste dans le Concerto, il y a ici un ensemble très fourni : douze pupitres pour les violons, altos et violoncelles et dix contrebasses. Mais cela ne signifie pas que les tutti soient lourds, le niveau et la cohérence sont de très haut niveau. L’étendue de la dynamique des musiciens en dépit de leur nombre est impressionnante. Il y a un accord entre équilibre des pupitres, de phrasés et même de cohérence de coups d’archet qui laisse deviner le travail des répétitions. Lahav Shani trouve rapidement la pulsation beethovénienne, élément essentiel pour respecter les intentions du compositeur. Son Beethoven trouve une harmonie idéale entre apollinien et dionysiaque. Le chef israélien faisait, il me semble, ses débuts à Munich et a reçu un triomphe mérité. Il nous rappelle que si Gergiev est un immense chef, il existe d’autres talents de même niveau.


Les musiciens donnent en bis un hymne ukrainien impérieux pour clore une soirée qui restera longtemps dans nos mémoires.


Pour contribuer aux efforts de l’organisation Save the Children


Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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