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Ecoutez, c’est russe !

Tournai
Conservatoire
02/19/2022 -  
Piotr Ilyitch Tchaikovski : Quatuor n° 3, opus 30
Olivier Messiaen : Fête des belles eaux : « Oraison » (arrangement David Faber)
Dimitri Chostakovitch : Quatuor n° 5, opus 92

Quatuor Dudok: Judith van Driel, Marleen Wester (violon), Marie-Louise de Jong (alto), David Faber (violoncelle)


Le Quatuor Dudok (© Marco Borggreve)


La vingtième édition des Voix intimes de Tournai, qui se tient du 20 novembre au 24 avril, se poursuit avec le Quatuor Dudok, cette fois au Conservatoire. La formation néerlandaise, qui a emprunté le nom d’un architecte épris de musique, Willem Marinus Dudok (1884‑1974), a préparé un programme essentiellement russe. Celui‑ci débute d’emblée par une œuvre consistante, le Troisième Quatuor (1876) de Tchaïkovski, connu pour son beau mouvement lent en forme d’élégie funèbre. L’exécution séduit par la beauté de la sonorité et la cohésion du jeu collectif. Les musiciens restituent aisément le ton juste de cette partition exécutée avec profondeur et noblesse, fermeté et clarté. Les échanges, très assurés, se déroulent avec netteté, tandis que la sonorité captive par sa densité et son homogénéité. L’interprétation s’appuie sur une solide assise rythmique, tandis que les contrastes se révèlent rigoureusement marqués, ce qui s’observe dans l’opposition entre d’une part le poignant Andante et d’autre part l’Allegretto piquant qui précède et le Finale enjoué qui suit.


La seconde partie commence quant à elle par « Oraison », extrait de Fête des belles eaux de Messiaen, pièce originellement conçue pour six ondes Martenot et destinée à un spectacle son et lumière à l’Exposition universelle de Paris en 1937. Le violoncelliste, David Faber, l’a transcrit pour quatuor en tentant d’évoquer la sonorité si caractéristique de cet instrument hors norme, tout en préservant les particularités du langage du compositeur. Le fini instrumental demeure de premier ordre dans cette œuvre introspective et intense, jouée presque entièrement à l’unisson.


Le Cinquième Quatuor (1952) de Chostakovitch met en évidence la puissance du premier violon, l’excellente Judith van Driel, et l’envergure du violoncelliste, David Faber, à la régularité remarquable. La seconde violoniste, Marleen Wester, et l’altiste, Marie-Louise de Jong, parviennent toutefois à fortement équilibrer l’ensemble, dans une exécution rigoureusement élaborée. L’univers de ce compositeur leur inspire une interprétation intense et tranchante de cette œuvre contemporaine de la Dixième Symphonie. Les différents mouvements se succèdent avec un grand souci d’exactitude rythmique, de finesse du phrasé et de justesse expressive. Le jeu des Dudok suscite en définitive bien peu de réserves : peut-être un léger surcroît de précision dans certains traits et échanges le rendrait‑il totalement parfait.


Le violoncelliste apprécie de toute évidence le travail d’arrangement et de transcription. Marleen Wester annonce, en effet, en guise de bis, un Prélude de Chostakovitch transcrit par ses soins. Voilà qui conclut une prestation sans fioriture, honnête, d’un niveau élevé. Rendez‑vous le 27 mars, à 16 heures, au Musée de la tapisserie pour l’avant‑dernier concert de la saison : le Quatuor Castalian jouera le Troisième Quatuor de Beethoven, le Premier Quatuor « Sonate à Kreutzer » de Janácek et le Quatuor opus 80 de Mendelssohn.


Le site du Quatuor Dudok



Sébastien Foucart

 

 

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