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Retrouvailles et adieux

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
01/28/2022 -  et 30* janvier 2022
Jean Sibelius : Concerto pour violon, opus 47
Einojuhani Rautavaara : Apotheosis
Richard Strauss : Der Rosenkavalier, opus 59 : Suite

Hilary Hahn (violon)
Belgian National Orchestra, Mikko Franck (direction)


H. Hahn (© Michael Patrick O’Leary)


Retour à la normale ? Pas tout à fait, mais ce concert du Belgian National Orchestra se tient en présence de nombreux spectateurs. En effet, à la suite de la récente décision du Gouvernement de fixer des jauges plus réalistes dans les salles de spectacles, la limite fixée absurdement à deux cents personnes pour les événements à l’intérieur a été abandonnée, malgré la forte circulation du variant omicron. L’affluence semble donc proche, voire équivalente, à la normale. Tant mieux, car si chacun porte bien son masque, le risque de se faire contaminer dans la Salle Henry Le Bœuf demeure infime.


Le texte de présentation du programme rappelle ce concert de 2005 durant lequel l’Orchestre national de Belgique d’alors et son directeur musical de l’époque, Mikko Franck, avaient accompagné Hilary Hahn dans le Quatrième Concerto de Vieuxtemps et créé Book of Visions de Rautavaara. Voici l’orchestre, le chef et la violoniste réunis à nouveau, cette fois pour le Concerto pour violon (1903-1904) de Sibelius. La soliste illustre à nouveau la supériorité de sa technique, absolument stupéfiante à tous points de vue, mais aussi son intelligence interprétative. La sonorité se distingue par sa densité et sa puissance, bien que le violon sonne quand il le faut avec délicatesse. La violoniste accorde toute leur importance aux détails et varie autant la palette expressive que dynamique. L’un ou l’autre trait peut se discuter, selon les goûts et les convictions, mais cette interprétation intensément lyrique, profondément habitée, de grande envergure et au souffle épique convainc par sa cohérence et sa probité. Malgré l’un ou l’autre passage durant lequel la mise en place aurait pu être encore plus précise, l’orchestre, sous la conduite rigoureuse et passionnée de son ancien directeur musical, se montre digne de son rang et assure un accompagnement de grande qualité. Ovationnée debout, Hilary Hahn remercie le public avec une sobre et touchante Sarabande de la Deuxième Partita de Bach, un compositeur qui figure à son répertoire depuis pratiquement le début de sa carrière.


La seconde partie, qui débute après une pause d’une dizaine de minutes, laisse une impression mitigée, non à cause de la prestation de l’orchestre que du choix des œuvres. Apotheosis (1992-1996), révision du dernier mouvement de la Sixième Symphonie, témoigne en huit minutes des caractéristiques du langage de Rautavaara, le lyrisme et la nature romantique, notamment, mais il existe certainement dans son catalogue des œuvres plus substantielles et marquantes que celle-ci. Vient ensuite la Suite (1944) du Chevalier à la rose de Strauss, alors que conclure avec une symphonie de Sibelius, comme la fascinante Septième, aurait conféré à ce programme davantage de cohérence et en aurait augmenté la durée. Mais, tout en obtenant de l’orchestre tout l’éclat et l’impulsion attendus, Mikko Franck insuffle à certains passages un ton et un souffle qui rappellent le grand symphoniste finlandais. Le public, privé pour la deuxième année consécutive du traditionnel concert du Nouvel An, durant lequel cette pièce aurait davantage sa place, retrouve tout même, lors de cette conclusion stimulante, l’ambiance caractéristique du premier rendez‑vous de l’année. La prestation de l’orchestre, en tout cas, ne laisse rien à désirer, bien au contraire. Elle laisse présager de grands moments lors du cycle que Bozar consacrera à Chostakovitch fin février.


Avant que le public ne quitte la salle, l’intendant, Hans Waege, prend la parole pour remercier les spectateurs de leur présence, mais aussi pour rendre hommage à un membre de très longue date de l’orchestre, qui part le surlendemain à la retraite, le chef de pupitre des cors, Ivo Hadermann, qui compte parmi les figures les plus emblématiques et familières de l’orchestre.


Le site de Hilary Hahn



Sébastien Foucart

 

 

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