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O Toulouse !

Toulouse
Halle aux grains
01/07/2022 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 31 en ré majeur « Paris », K. 300a [297]
Max Bruch : Concerto pour violon n° 1 en sol mineur, opus 26
Robert Schumann : Symphonie n° 3 en mi bémol majeur « Rhénane », opus 97

Aylen Pritchin (violon)
Orchestre national du Capitole de Toulouse, Maxim Emelyanychev (direction)


A. Pritchin


Quel plaisir de retrouver la fabuleuse Halle aux grains de Toulouse, un mois tout juste après le formidable concert avec Jean-Guihen Queyras au violoncelle et Ben Glassberg à la direction. Autre duo cette fois, avec le couple de Russes que forment le violoniste Aylen Pritchin et le chef Maxim Emelyanychev, réunis dans un programme consacré à Mozart et aux compositeurs romantiques allemands que sont Schumann et Bruch.


La soirée débute par la Trente et unième Symphonie « Paris », composée à l’été 1778, et qui est le résultat d’une commande de Joseph Legros, directeur du Concert Spirituel lorsque Mozart séjournait dans la capitale française. Œuvre en trois mouvements sans menuet, à l’orchestration assez fournie, elle offre la caractéristique d’avoir un mouvement lent alternatif Andante  à l’Andantino original, peu apprécié par Legros. De même, Mozart confie le début du Vivace final aux seuls violons dans la nuance piano, au lieu de commencer sur un puissant unisson, comme il en avait l’habitude. Décidemment à l’aise dans tous les répertoires, l’Orchestre national du Capitole de Toulouse (ONCT) et le chef font de cette symphonie une réussite grâce à son esprit divertissant et jamais austère. L’explosion fulgurante du tutti au bout de huit mesures dans le troisième mouvement s’impose comme le plus grand tribut au génie de Salzbourg.


C’est ensuite le jeune virtuose pétersbourgeois qui apparaît sur la scène octogonale de la Halle aux grains, et le charme opère immédiatement, Aylen Pritchin réussissant l’exploit de se hisser à la hauteur des meilleures interprétations que nous avons pu entendre dans les plus grandes salles de concerts par les plus grands artistes, et c’est lui faire compliment que de dire qu’il nous fait redécouvrir la partition comme au premier jour. Avec bravoure et panache, le jeune soliste fait preuve d’une imagination rafraîchissante et il suffit d’écouter l’Adagio, chantant comme pas permis, pour se convaincre de sa magnifique musicalité. Technique irréprochable, sensibilité à fleur de peau, sonorité majestueuse, autant dans les registres grave que médium, lyrisme ardent et sensualité toute slave, l’on est conquis par son jeu autant que par l’ineffable extrait d’une Partita de Bach qu’il offre en bis à un public conquis.


Après l’entracte, c’est à la célèbre Troisième Symphonie de Schumann que la phalange occitane s’attaque, trouvant sous la battue d’Emelyanychev toute l’unité dont elle a besoin. L’orchestre la joue ici à pleins poumons, avec un son riche, coloré et expressif, mais toujours en respectant la ligne musicale, et sans jamais s’emmêler, un piège pourtant tendu un peu partout par le maître allemand. Les deux mouvements extrêmes sont particulièrement réussis. On sent notamment fort bien les vagues du Rhin traverser l’orchestre, des cordes jusqu’aux cuivres, comme dans l’Allegro vivace initial. Le Finale lui fait pendant, avec un dynamisme et une vivacité parfaits, nous amenant d’un seul souffle enthousiaste jusqu’au climax ultime. Si on voulait chercher la petite bête, on pourrait avancer que les trois mouvements médians, au tempo un peu rapide, auraient pu respirer un peu plus, en particulier le Feierlich, qui n’a pas offert tout le caractère solennel requis par ce morceau, censé évoquer la cathédrale de Cologne. Mais, ce n’est qu’un détail à côté de la satisfaction d’entendre cette musique jouée à ce niveau de perfection, portée par l’enthousiasme communicatif tant du chef que de l’ONCT. Si tous les concerts symphoniques pouvaient être de ce niveau...



Emmanuel Andrieu

 

 

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