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Pour l’orchestre

Paris
Athénée - Théâtre Louis-Jouvet
12/09/2021 -  et 26 (Rungis), 30 (Rochefort) novembre, 3 (Avignon), 10*, 11 (Paris) décembre 2021
Fabien Touchard : Prologue pour Salomé pour bande électroacoustique – Loïe (création)
Florent Schmitt : La Tragédie de Salomé, opus 50

Sandrine Buendia (soprano)
Ensemble Les Apaches, Julien Masmondet (direction)
Cyril Teste (collaboration artistique), Léonore Zurflüh (chorégraphie et interprétation), Patrick Laffont De Lojo (scénographie, lumières, vidéo)


(© Julien Benhamou/Ensemble Les Apaches)


Auréolé du « Prix de la révélation musicale de l’année » décerné par l’Association professionnelle de la critique en 2018, Julien Masmondet (né en 1977) revient à l’Athénée après sa prestation remarquée voilà trois ans dans un spectacle Zavaro-Bernstein.


Avec son Ensemble Les Apaches, dont le nom est emprunté au groupe éponyme qui a réuni Ravel, Roussel et Schmitt, le chef français choisit à nouveau de marier le répertoire du XXe siècle à une création contemporaine, cette fois confiée à Fabien Touchard (né en 1985). Avant même le début du spectacle proprement dit, les spectateurs prennent place dans la salle et découvrent toute une série de bruitages électroniques ; ce sont les nuisances ordinaires d’une ville bondée qui semblent intéresser le jeune compositeur. Alors que les musiciens arrivent un à un sur scène (à rebours de l’effet saisissant voulu par Haydn dans sa Symphonie des Adieux), un écran géant au-dessus de la scène projette une vidéo ; une danseuse s’échauffe en une série d’images superposées et pénibles à suivre. Avec l’arrivée du chef, la musique lancinante de Loïe fait la part belle à l’exploration plus technique qu’expressive des sonorités de la flûte, rapidement suivie par La Tragédie de Salomé (1907) de Florent Schmitt (1870-1958).


L’originalité de ce concert consiste à proposer la rare version originale de cette œuvre de commande, plus souvent proposée sous dans sa version pour grand orchestre (voir notamment un concert dirigé par Stéphane Denève). L’orchestration initiale de La Tragédie de Salomé avait été volontairement limitée par Schmitt afin de s’adapter à la jauge réduite du Théâtres des Arts (actuel Théâtre Hébertot) et surtout ne pas souffrir de la comparaison avec la récente et opulente Salomé (1905) de Richard Strauss. On découvre ainsi un ouvrage qui sonne avec davantage de subtilité, il est vrai admirablement étagé par un Julien Masmondet très à l’aise dans ce répertoire. Irriguant chaque pupitre d’une belle énergie, très souple, le chef français se joue avec brio de toutes les influences à l’œuvre ici, de l’orientalisme présent jusque dans l’unique page vocale (et ses vocalises « mélismatiques » interprétées avec un beau caractère par Sandrine Buendia) aux effluves impressionnistes empruntés à Debussy, en passant par les couleurs de Dukas. L’exquis raffinement rappelle aussi l’art de Ravel, même si la constante relance du discours d’ensemble donne un souffle dramatique bienvenu tout du long, qui explique sans doute pourquoi la suite pour orchestre fut dédiée à Stravinski.


Il n’est que trop dommage que la projection vidéo vienne quelque peu gâcher la fête, tant on cherche en vain à lui trouver un sens, finissant par provoquer l’indifférence et la concentration sur les seuls instrumentistes.


Le site de Fabien Touchard
Le site de Julien Masmondet
Le site de Sandrine Buendia
Le site de l’Ensemble Les Apaches



Florent Coudeyrat

 

 

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