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Happy birthday, Larry Foster!

Monaco
Monte-Carlo (Auditorium Rainier III)
10/31/2021 -  
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 5 «L’Empereur», opus 73
Michael Tilson Thomas : From the diary of Anne Frank
Georges Enesco : Rhapsodie roumaine n° 1, opus 11

Nicole Foster (récitante), Rudolf Buchbinder (piano)
Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, Lawrence Foster (direction)


L. Foster (© André Peyrègne)


Le Philharmonique de Monaco a fêté les 80 ans de celui qui, il y a quarante-deux ans, fut nommé à sa direction, qui y est resté pendant dix ans, et qui, depuis, continue à le conduire épisodiquement: l’Américain Lawrence Foster.


Le concert qu’il dirigea dimanche arrivait à la fin d’une année épuisante pour lui, où le covid l’a conduit à deux doigts de la mort. S’il a été obligé de diriger assis, il n’a rien perdu de l’énergie et de la précision de sa baguette. En particulier, son accompagnement du Concerto «L’Empereur» de Beethoven, avec Rudolf Buchbinder pour soliste, fut exemplaire. Tous les grands solistes vous le diront: Lawrence Foster est l’un des meilleurs chefs accompagnateurs sur la scène internationale. Il possède une souplesse et une précision qui n’appartiennent qu’à lui et qui rassurent les artistes à ses côtés. Il en fit la preuve avec Rudolf Buchbinder, lequel déroula avec une admirable maîtrise le monumental concerto beethovénien. On eut l’impression que ses doigts jouaient tout seuls ce concerto qu’il a interprété des dizaines de fois – ce qui donnait parfois à son jeu, tout admirable qu’il fût, l’impression d’une certaine routine.


Le moment le plus émouvant du concert fut celui où Lawrence Foster accompagna sa propre fille Nicole, en tant que récitante dans «Du journal d’Anne Frank de Michael Tilson Thomas. Cette œuvre, qui accompagne la lecture d’extraits du texte, fut commandée en 1990 à Tilson Thomas par l’UNICEF pour celle qui était alors son ambassadrice, Audrey Hepburn. Trente ans plus tard, c’est Nicole Foster, responsable de la rédaction web pour l’UNICEF à New York, qui a repris le rôle, avec une éloquence et une diction parfaites. On a beau connaître le texte, on demeure bouleversé par son message tragique, douloureux, chargé d’innocence et d’espérance. A dire vrai le texte est beaucoup plus prenant que la musique qui l’accompagne – une musique au style mélangé, allant du dodécaphonisme et à une sorte de modernisme conventionnel peu porteur d’émotion.


Le concert s’acheva sur le coup d’éclat d’une Première Rhapsodie roumaine d’un compositeur que Lawrence Foster a défendu toute sa vie, étant lui-même de descendance roumaine, Georges Enesco. C’est Lawrence Foster qui réalisa jadis avec l’Orchestre de Monte-Carlo, un enregistrement historique de son opéra Œdipe.


A la fin du concert fut déversée sur le chef une pluie de pétales dorés, tombée des cintres. Happy birthday, Monsieur le chef d’orchestre!



André Peyrègne

 

 

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