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Wilkommen im Süden

München
Isarphilharmonie
10/13/2021 -  
Thierry Escaich: Arising Dances
(création) Ludwig van Beethoven: Concerto pour piano n° 1, opus 15
Richard Strauss: Ein Heldenleben, opus 40

Daniil Trifonov (piano)
Münchner Philharmoniker, Valery Gergiev (direction)


(© Tobias Hase)


Le centre culturel munichois du Gasteig a fermé temporairement ses portes pour une série de rénovations qui vont durer plusieurs saisons. Cette semaine marque l’ouverture attendue d’un complexe temporaire situé au sud de la ville dans le quartier de Sendling. Comme pour l’ancien Gasteig, le nouveau bâtiment regroupe la salle symphonique, d’une capacité de 1900 places, mais aussi une bibliothèque, une école de musique et d’autres salles. Le travail qui a été réalisé est immense et même si certains détails révèlent que le bâtiment est un peu en rodage et manque un peu de chaleur, c’est une incontestable réussite.


Pour l’ouverture de la salle, inaugurée le 8 octobre, qui va devenir le point de résidence de l’Orchestre philharmonique de Munich, Valery Gergiev et Danill Trifonov ont planifié un cycle des Concertos de Beethoven partagés entre la Philharmonie de Munich et l’Orchestre du Mariinsky. L’infatigable Gergiev est ainsi resté dans la même ville durant une semaine pour au moins neuf concerts (en incluant les matinées pour enfants) avec les Munichois en regroupant des programmes qui, outre Beethoven, comportaient deux créations, Ravel, Stravinsky, Neuwirth, Dutilleux, Chtchedrine, Prokofiev et, pour ce soir, Richard Strauss, avant d’enchaîner avec le Mariinsky pour des soirées Beethoven et les ballets de Stravinsky, programme qu’il va emporter à Genève et Rolle. A nouveau, l’intensité de l’activité du chef russe est tout simplement incroyable.


Est-il possible de trouver une œuvre plus adaptée à démontrer la qualité de l’acoustique d’une salle (réalisée par Yasuhisa Toyota) que les Arising Dances de Thierry Escaich ? Le compositeur français semble avoir rassemblé dans cette pièce multiformes toutes les possibilités de faire briller non seulement les différents pupitres de l’orchestre mais aussi de démontrer la qualité de la salle. On peut ainsi apprécier la subtilité des harmonies, les détails de l’orchestration, qui alterne solos des instruments et utilisation de la masse orchestrale. L’effectif «straussien» ne sature pas et on comprend en quelques minutes qu’effectivement, l’acoustique de cette salle est supérieure à ce que nous avons connu au Gasteig.


Après la lumière de cette œuvre, le Premier Concerto pour piano de Beethoven est un peu en retrait. Certes, la jeunesse et la qualité du piano de Daniil Trifonov impressionnent mais les tempi sont un peu trop rapides et les traits des violons manquent de cette netteté que nous avions avec la création d’Escaich. Ce Beethoven un peu sec ne respire pas assez et les phrasés manquent d’ampleur. Le dynamisme du Rondo. Finale rattrape un peu mais, est-ce qu’en fin de compte, ce concerto a-t-il été autant l’objet d’attention? Très applaudi, Daniil Trifonov donne en bis le Rondo de la Sonate. H 283 de Carl Philipp Emanuel Bach, espiègle et brillant.


Les musiciens sont bien plus dans leur élément dans Une vie de héros de Richard Strauss. Ne sont-ils pas bercés par cette musique dès leur plus jeune enfance? Valery Gergiev est familier de l’œuvre (voir ici et ici). Les tempi restent vifs mais cette fois-ci, il se dégage une théâtralité qui convient bien à l’œuvre. Dans la redoutable partie de violon solo, Naoka Aoki est à la fois brillante et sévère tandis que le corniste Matias Pinera fait chanter avec beaucoup d’autorité ses interventions. L’atmosphère qui se tisse dans l’épisode qui précède la bataille du héros sont est très prenante et la conclusion de l’œuvre très réussie.


La saison de l’Orchestre philharmonique de Munich nous donnera de nombreuses raisons de revenir dans cette salle. Parmi les nombreux programmes de la saison, Valery Gergiev dirigera Bruckner (Sixième, Huitième et Neuvième Symphonies), la Cinquième de Prokofiev, la Septième «Leningrad» de Chostakovitch... Il accompagnera Alexandre Kantorow dans Tchaïkovski, Renaud Capuçon dans la création du Concerto pour violon d’Escaich ou Yefim Bronfman dans Rachmaninov. La musique de notre temps sera présente : Kent Nagano retrouvera Pierre-Laurent Aimard dans la Turangalîla-Symphonie de Messiaen tandis que Zubin Mehta dirigera Ancient Voices of Children de Crumb. Krzysztof Urbanski créera le Concerto pour violoncelle d’Anders Hillborg avec Gautier Capuçon en soliste et Long Yu la Buddha Passion de Tan Dun. La jeune génération montante des chefs sera représentée par Santtu-Matias Rouvali, qui dirigera la Quatrième Symphonie «Inextinguible» de Nielsen puis reviendra pour une soirée de compositeurs américains, ainsi que par Klaus Mäkelä, qui, lui, accompagnera Lisa Batiashvili dans le Premier Concerto de Chostakovitch. Barbara Hannigan dirigera et chantera Strauss et Poulenc, et que les nombreux artistes que je n’ai pas cités me pardonnent.


Le site de l’Orchestre philharmonique de Munich


Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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