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Un Lac en noir et blanc

Biarritz
Gare du Midi
09/14/2021 -  et 25, 26 (Sankt Pölten), 30 septembre, 1er, 2 (Nice), 6, 7 (Fribourg) octobre, 11, 12 (Saint-Pétersbourg), 16, 17 (Moscou) novembre, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 9, 10, 11, 12 (Lyon), 15, 16 (Creil), 22, 23, 25, 26, 28, 29, 30, 31 décembre 2021, 1er, 2 (Versailles), 7, 8 (Mâcon), 11, 12 (Nevers), 22 (Sainte-Maxime), 26, 27, 28, 29 (Aix-en-Provence) janvier, 5 (Saint-Etienne), 8, 9 (Annemasse) février, 2, 3, 4, 5 (Montpellier), 9, 10, 11, 12, 13 (Caen), 18, 19, 20 (Rouen), 25, 26 (Compiègne), 29, 30 (Roubaix) mars, 23, 24 (Fréjus), 27, 28, 29 (Marseille) avril, 5, 6, 7 mai (Brive-la-Gaillarde), 9, 10, 11, 12 juin (Saint-Denis de La Réunion) 2022
Le Lac des cygnes
Angelin Preljocaj (chorégraphie), Piotr Ilyitch Tchaïkovski, 79D (musique)
Boris Labbé (vidéo), Igor Chapurin (costumes), Eric Soyer (lumières)
Ballet Preljocaj


(© Olivier Houeix)


Le «Temps d’aimer la Danse» a accueilli pour une représentation le dernier ballet d’Angelin Preljocaj, une version très politique, tendance écologique du Lac des cygnes.


Il y a plus d’un an que la création retardée de ce Lac des cygnes revu par Angelin Preljocaj s’est faite dans la discrétion d’un entre deux confinements à la Comédie de Clermont-Ferrand, suivie de quelques représentations à Aix-en-Provence et d’une captation vidéo. Les représentations parisiennes au Théâtre de Chaillot ont dû attendre la réouverture de juin pour présenter ce Lac éminemment politique qui suit en raccourci le moule original de Petipa, Ivanov et Tchaïkovski mais souligne avec un souci écologique le fait qu’autant lacs que cygnes sont deux espèces en péril de disparition. Comme avant lui Mats Ek et Matthew Bourne, pour ne citer que les plus célèbres, Preljocaj glisse du conte médiéval vers une fable contemporaine dans laquelle des promoteurs en mal d’exploitation pétrolière transforment une jeune fille en cygne. Siegfried, qui s’oppose violemment à son père pour un projet industriel qui doit ruiner le fameux lac aux cygnes après être tombé amoureux d’Odette, va se trouver pris dans une machination de Rothbart, un entrepreneur véreux, qui le jette au cours d’une fête dans les bras d’Odile, le double noir d’Odette. La pièce s’achève avec de beaux effets vidéo sur la lente agonie des cygnes que ne réussit pas à sauver Siegfried.


Pour justifier ce scénario, Angelin Preljocaj a créé un spectacle élégant en noir et blanc, ponctué de quelques touches de couleur où une danse plus contemporaine reprend le dessus sur Tchaïkovski (musique du ballet élargie à d’autres œuvres) avec une musique additionnelle plutôt angoissante du groupe 79D. Magnifiquement dansée par les vingt-six danseurs de la compagnie aixoise (l’acte blanc même sans pointes est tout de même une belle réussite), la pièce, d’une grande virtuosité, dure près de deux heures qui passent comme un songe et est dominée par le Siegfried de Leonardo Cremaschi et son père Baptiste Coissieu.



Olivier Brunel

 

 

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