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Danse et politique Biarritz
Théâtre du Casino
09/12/2021 -
Fossile
Martin Harriague (chorégraphie, lumières, décor, costumes), Franz Schubert (musique)
Ballet mécanique
Thierry Malandain (chorégraphie), George Antheil (musique)
Jorge Gallardo (décor, costumes), Jean-Claude Asquié (conception lumière)
Walls
Martin Harriague (chorégraphie, conception lumière, scénographie, costumes, samplings, ambiance sonore), Johann Sebastian Bach, Giuseppe Verdi, Yemen Blues (musique)
Compagnie Dantzaz
Fossile (© Caroline de Otero)
La compagnie basque Dantzaz, centre de création et de production chorégraphique associé au CCN Malandain Ballet Biarritz, regroupe en une seule soirée trois chorégraphies de Martin Harriague et de Thierry Malandain dansées par la compagnie junior.
Avec ses trois volets très bien équilibrés, trois pièces respectivement écologique (Fossile), récréative (Ballet mécanique) et politique (Walls), la fraction junior de la compagnie Dantzaz, basée à Saint-Sébastien (Donostia) dans la communauté autonome basque de l’Espagne, propose dès l’ouverture du «Temps d’aimer la Danse» une soirée percutante. Dantzaz revendique «la danse est notre façon d’être et de faire», d’où la déclinaison «instrumentale» qui ajoute un Z à dantza, la danse en basque.
On ne sait quelle pièce préférer de ce long programme tant elles sont différentes et complémentaires. Fossile, créé en 2019 aux Pays-Bas, que Martin Harriague, chorégraphe basque en résidence au CCN Malandain Ballet Biarritz, a réglé sur une très intéressante sélection de musiques de Schubert, interpelle la pollution des océans particulièrement par les énergies fossiles. Au-delà de la polémique, c’est une chorégraphie très habile dont on admire les solos mais surtout le grand duo central, dansé sur le Troisième des Impromptus opus 90, à qui Pauline Bonnet et Julen Rodriguez Flores donnent toute sa dimension onirique.
Walls (© Caroline de Otero)
Ballet mécanique, créé par Thierry Malandain à Saint-Etienne en 1996 avec de jolis costumes de Jorge Gallardo, est une pièce virtuose organisée autour de quatre barres de danse que se disputent dix danseurs à un rythme effréné sur une musique de film du compositeur américain George Antheil pour quatre pianos et douze percussionnistes évoquant l’agitation du monde moderne. Un pont récréatif idéal avant la pièce la plus forte qui conclut ce programme: Walls, créé pour dix danseurs par Martin Harriague en 2019 sur des musiques de Bach, Verdi et Yemen Blues et convoquant la voix de Donald Trump extraite de discours sur le mur entre les Etats-Unis et le Mexique. Le personnage de Trump est central, avec son inénarrable tignasse blonde et son discours mécanique dans cette pièce sur la thématique générale des murs qu’elle fait éclater en s’achevant dans la frénésie d’une fête traditionnelle mexicaine.
Olivier Brunel
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