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Autour de Chopin

Limoges
Palais de l’évêché
08/02/2021 -  
Johann Sebastian Bach : Das wohltemperierte Klavier (Teil II): 22. Prélude et Fugue en si bémol mineur, BWV 891
Wolfgang Amadeus Mozart : Rondo en la mineur, K. 511
Ludwig van Beethoven : Andante favori, WoO 57
Franz Schubert : Mélodie hongroise, D. 817
Frédéric Chopin : Trois Mazurkas, opus 63 – Barcarolle, opus 60 – Ballade n° 4, opus 52

Gaspard Dehaene (piano)


G. Dehaene (© Amelin Chanteloup)


1001 Notes en Limousin, c’est une saison de concerts à Limoges (et une vitrine parisienne annuelle à l’Athénée), un éditeur de disques au service de jeunes musiciens et, depuis 2006, un festival, qui se tient dans les communes alentour durant la première semaine puis dans la cour d’honneur du palais de l’évêché, au pied de la cathédrale Saint-Etienne. Pour cette seizième édition, du 24 juillet au 7 août, qualité rime avec diversité, de Jordi Savall à Vladimir Cosma, des chants traditionnels intemporels du Trobar Project ou d’Orpheus XXI à l’électro du duo Leone Jadis, du «voyage au pays de la couleur et de la musique» de Mikhaïl Rudy et son fils Sacha au crossover de Sylvain Griotto, en passant par les propositions moins inhabituelles d’Astrig Siranossian et Nathanaël Gouin, de Nemanja Radulovic et Laure Favre-Kahn, de Vanessa Benelli Mosell, de Lucas Debargue ou du Concert de l’Hostel Dieu. Même variété dans les concerts gratuits de 18 heures 30 (avec Orlando Bass, Isabelle Georges, Roland Romanelli...) et dans les compléments à la programmation du festival (stage de piano, «ateliers de méditation musicale», «concerts balades» avec le violoncelliste Thibaut Reznicek, «rendez-vous gastronomiques» et activités pour les enfants).


Quel pari, en cet été pluvieux, que le plein air! Mais les quelques gouttes qui tombent peu après 21 heures s’arrêteront là et même si la petite laine est de rigueur, même s’il faut s’accommoder des interférences du carillon tous les quarts d’heure, des oiseaux, des chiens et des promeneurs du jardin attenant, les conditions acoustiques se révèlent tout à fait favorables à la musique, du moins au Steinway de Gaspard Dehaene (né en 1987): fidèle de 1001 Notes, qui a déjà publié deux de ses albums («Fantaisie» et «Vers l’ailleurs»), il vient de mettre en boîte le troisième, «A la mazur», consacré à Chopin et à paraître au début de l’année prochaine.


Son récital conduit à Chopin au travers d’un cheminement plus ou moins subjectif qui ne prend pas particulièrement le public dans le sens du poil mais qu’il s’attache à expliciter en prenant la parole entre les morceaux. Le compositeur recommandait à ses élèves la pratique de Bach, et notamment du Clavier bien tempéré: le Prélude et Fugue en si bémol mineur du Second Livre (1744), droit mais sans raideur, est suivi du Rondo en la mineur (1787) de Mozart – dont le Requiem fut donné aux funérailles de Chopin: soucieux de la clarté des lignes, le pianiste se refuse au pathos, quitte à ne pas risquer d’aborder les abîmes du désespoir. Autre pièce isolée, l’Andante favori (1803), initialement destiné à la Sonate «Waldstein», auquel moins de sécheresse n’aurait pas disconvenu – même si l’on ne cite guère Beethoven quand il s’agit de Chopin, on peut imaginer que ce dernier avait en tête sa Douzième Sonate lorsqu’il inséra lui-même une marche funèbre dans sa Deuxième Sonate. Quant à Schubert, Gaspard Dehaene établit le lien entre les deux compositeurs par une prédilection pour la danse, et joue de façon pour le moins vigoureuse la Mélodie hongroise (1824), popularisée par le film La Discrète.


Il était temps d’en venir au cœur du récital, avec d’abord les trois Mazurkas de l’Opus 63 (1846), d’une robustesse peu suspecte d’alanguissement, puis la Barcarolle (1846), que le pianiste décrit comme «coulante, aquatique» et «se déployant avec lyrisme», mais qu’on entend plutôt ici sobre, voire heurtée. Avant d’interpréter la Quatrième Ballade (1842), il rappelle le rôle fondateur de cette page dans le choix qu’il fit, au moment de l’adolescence, du piano au détriment... du tennis! Jeu, set et match, car la couleur et l’engagement qui faisaient quelque peu défaut jusque-là sont enfin de la partie. Mais en bis, la Fantaisie-Impromptu (1835) et la seconde des Valses de l’Opus 69, dite «de l’adieu», marquent le retour à la verticalité et le reflux de la souplesse.


Le site de 1001 Notes en Limousin
Le site de Gaspard Dehaene



Simon Corley

 

 

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