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Mäkelä est là!

Aix-en-Provence
Grand Théâtre de Provence
07/13/2021 -  
Maurice Ravel : Pavane pour une infante défunte
Max Bruch : Concerto pour violon n° 1, opus 26
Antonín Dvorák : Symphonie n° 9 «Z nového světa», opus 95, B. 178

Daniel Lozakovich (violon)
Orchestre de Paris, Klaus Mäkelä (direction)


D. Lozakovich, K. Mäkelä (© Vincent Beaume)


Mäkelä est là! La nouvelle a fait fureur au Festival d’Aix en Provence. Tout le monde a voulu voir ce chef prodige finlandais de 25 ans, qui va devenir, l’automne prochain, le directeur musical de l’Orchestre de Paris. Le moins qu’on puisse dire est qu’on n’a pas été déçu. La Symphonie «Du nouveau monde» de Dvorák interprétée par cet orchestre et son futur directeur musical a soulevé une standing ovation au Grand Théâtre de Provence.


Aussi loin que portent nos souvenirs, nous n’avons jamais vu un chef aussi jeune avoir une telle autorité sur un grand orchestre. D’habitude, à cet âge, les chefs que l’on voit à la tête d’orchestres prestigieux se laissent entraîner par les musiciens. Lui non. Il n’est pas un accent, une nuance, un enchaînement, une tournure de phrase, un ralenti, une nuance où il n’impose sa volonté. Sous sa baguette, la Pavane pour un infante défunte de Ravel prit l’ampleur d’un vrai poème symphonique. Il nous raconta une histoire qu’on n’avait jamais entendue, pleine de détours soyeux, de mystère et de rêve.


Dans le Premier Concerto pour violon de Bruch, il ne se contenta pas d’«accompagner» le soliste. Il transforma cette œuvre en morceau de bravoure pour l’orchestre, accentuant les rythmes et les effets sonores. La performance orchestrale était si passionnante qu’on en aurait presqu’oublié le soliste! Et pourtant, celui-ci était éblouissant: Daniel Lozakovich (en remplacement de Janine Jansen, souffrante). Lui aussi appartient à la race des surdoués. Maître absolu de sa virtuosité, il tire de son violon des sonorités d’une suprême beauté. A eux deux, chef et soliste avaient moins de 45 ans! Pas de doute: la relève est assurée!


La Symphonie «Du nouveau monde» fut une splendeur. Klaus Mäkelä obtint de l’orchestre des attaques d’une infinie précision, des enchaînements au cordeau, des phrases soigneusement conduites, des pianissimos d’une ténuité extrême, et, l’instant d’après, des coups de tonnerre fracassants. Soudain, ce jeune homme à l’allure sage se transformait en démiurge, frissonnant d’énergie. Lorsque, sur l’accord final, il leva ses deux bras en V de la victoire, la salle était chauffée à blanc. Elle se leva comme un seul homme pour applaudir ce jeune chef dont on entendra beaucoup parler. Mäkelä est là. Et pour longtemps!



André Peyrègne

 

 

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