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Pons et merveilles

Monaco
Monte-Carlo (Auditorium Rainier III)
06/06/2021 -  
Maurice Ravel : Alborada del gracioso – Rapsodie espagnole
Manuel de Falla : Noches en los jardines de Espana – El amor brujo

María Toledo (chant), Nelson Goerner (piano)
Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, Josep Pons (direction)


M. Toledo, J. Pons (© André Peyrègne)


En raison de sa situation géographique, on imagine que le Philharmonique de Monte-Carlo est artistiquement proche de l’Italie. Il l’est, bien sûr. Mais cela ne l’a pas empêché de briller dans un concert de musique espagnole.


Il y avait du flamenco dans l’air. La musique avait le front haut, l’œil de braise, la taille cambrée, le talon rageur. Le responsable? L’excellent chef Josep Pons. En quelques répétitions, il avait su donner du sang andalou à l’orchestre entier. Il avait allumé des braseros à tous les pupitres. On ne vous dit pas l’allure de la célèbre Danse du feu dans l’ « Amour sorcier » de Falla!


Durant tout le concert, dès l’Alborada del gracioso de Ravel qui ouvrait le programme, ce chef eut une façon d’exagérer les accents qui donnait un mordant supplémentaire à ses interprétations. Il était le toréador qui stimulait son orchestre à coups de banderilles. Mais il sut aussi obtenir des nuances infiniment délicates, comme ces piano frémissants avec lesquels il fit naître le «Prélude à la nuit» de la Rapsodie espagnole de Ravel. On était là dans le domaine du rêve.


Le pianiste Nelson Goerner fut un robuste soliste des Nuits dans les jardins d’Espagne. A dire vrai, la vigueur de son interprétation nous sembla plus diurne que nocturne! Quant à L’Amour sorcier, il eut une spectaculaire soliste en María Toledo, chanteuse venue du flamenco. Son chant sonorisé, accompagné de gestes incantatoires de la main, alluma le feu des amours gitanes.


Au gré des interventions de l’orchestre, nous avons aimé la manière dont la violoniste Liza Kerob, le violoncelliste Thierry Amadi, le trompettiste Gérald Rolland ou encore le corniste Patrick Peignier ont fait vibrer les mélodies ensorceleuses de L’Amour sorcier ou comment le bassoniste Arthur Menrath a incarné le gracioso de Ravel.


Tous, solistes ou musiciens, devaient beaucoup, ce soir-là, à la qualité du chef. Pons au pupitre. Pons et merveille!



André Peyrègne

 

 

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