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Frustrations

Oviedo
Claustro de la Universidad
08/10/2020 -  
Joseph Haydn : Concerto pour hautbois en do majeur, Hob.VIIg:C1 – Symphonie n° 44 «Funèbre»
Oviedo Filarmonía, Lucas Macías (hautbois et direction)


(© Stéphane Guy)


Fallait-il vraiment écrire une chronique sur un concert interrompu par la pluie, 20 minutes après avoir débuté ? Oui, car il s’annonçait sous les meilleurs auspices.


Le ciel était simplement gris comme fréquemment à Oviedo, le thermomètre ne dépassant pas les 22° – de quoi rendre envieux les mélomanes parisiens suffoquant sous la canicule; tout allait bien et le quatrième concert de la série de neuf offerte cet été par la ville d’Oviedo commença comme prévu par un Concerto pour hautbois (vers 1790), attribué à tort, selon les dernières études musicologiques, à Joseph Haydn (1732-1809) mais restant à son catalogue officiel établi par Anthony van Hoboken et couramment utilisé.


Le directeur musical de l’orchestre Filarmonía d’Oviedo, Lucas Macías, ancien hautboïste du Concertgebouw d’Amsterdam, avait eu la bonne idée de le programmer. Dans la Nueva Espana du jour, il indiquait que ce Concerto l’accompagnait depuis ses débuts en tant qu’hautboïste. Il n’eut donc aucune difficulté à l’interpréter en dirigeant en même temps l’orchestre, chose au demeurant possible avec bon nombre de concertos de l’époque et une première pour Lucas Macías à Oviedo. Sa double prestation méritait d’être saluée.


Dans le premier mouvement, Allegro spirituoso, relativement complexe et au fond bien haydnien, on admira sa longueur de souffle, le charme non dénué d’ironie de ses phrasés, une virtuosité maîtrisée n’excluant pas une subtilité des plus plaisantes, parfaitement adaptée à la pièce, et une pureté de son assez remarquable. L’orchestre fut alors le meilleur des accompagnateurs, sous réserve de quelques interventions moyennes des cors, qui décidément connaissent des hauts et des bas.
Dans le deuxième mouvement, Andante, la subtilité constatée dans le premier se mua en une simplicité non dénuée de grandeur, lorsque... quelques gouttes de pluie que la météo ne laissait pas présager interrompirent les instrumentistes. Le chef indiqua que le concert était «suspendu» et tout le monde se précipita sous les arcades du cloître, les musiciens étant les plus rapides pour protéger leurs instruments. La pluie ne dura que quelques minutes mais le concert ne reprit malheureusement pas.


Si l’on imagine la frustration des musiciens interrompus brutalement dans leur prestation, il doivent comprendre la nôtre. On perdit ainsi la fin d’un concerto qui s’annonçait comme une belle réussite et la Quarante-quatrième Symphonie «Funèbre» du même Haydn, typique du mouvement Sturm und Drang, qui devait suivre. A défaut de tempête, quelques gouttes suffirent à emporter le concert et à attrister les passionnés de musique qui avaient fait la queue et rempli scrupuleusement leur formulaire pour entrer dans le cloître.


Espérons que la pluie préservera le prochain concert, jeudi 13 août, consacré cette fois à des sérénades de Dvorák.



Stéphane Guy

 

 

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