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Le Beethoven sans âme d’Andris Nelsons

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
02/28/2020 -  et 6 (Hamburg), 11 (München) mars, 3, 4 juin (Wien) 2020
Ludwig van Beethoven : Symphonies n° 6 en fa majeur «Pastorale», opus 68, et n° 7 en la majeur, opus 92
Wiener Philharmoniker, Andris Nelsons (direction)


A. Nelsons (© Marco Borggreve)


Suite de l’intégrale Beethoven par Andris Nelsons et les Viennois, donnée dans l’ordre et associant la Sixième et la Septième pour leur troisième soirée – l’ensemble a également été enregistré par DG.


L’Allegro ma non troppo de la Pastorale donne le ton : le chef letton veut visiblement mettre de la verdeur dans la légendaire rondeur de la sonorité de l’orchestre – cette sonorité qu’une tradition enveloppait et qu’il aère. Sa lecture se veut assez horizontale, très polyphonique, avec parfois un très intéressant travail sur l’articulation. Il ne rejoint pourtant pas les ascètes partisans d’une lecture décapée – le vibrato n’est d’ailleurs pas aboli, il est juste modeste. Nelsons n’est ni iconoclaste comme le fut en son temps un Harnoncourt ni conservateur comme l’est aujourd’hui un Thielemann. Au fond, il ne prend pas parti. Si bien que cette lecture paraît un peu lisse, même si l’on admire le murmure des cordes graves et les contrechants du mouvement lent, la fraîcheur à la fois agreste et policée du Scherzo, avec cet inimitable fruité des bois. Pas de dramatisation excessive non plus dans l’orage... Une sorte de juste milieu, décidément, qui ne nous pose aucune question et nous laisse assez froid.


La Septième pâtit d’un autre défaut, surtout dans ses mouvements extrêmes : la direction n’avance pas, faut de tension rythmique. La rapidité du tempo du final, joué par un orchestre à la virtuosité fulgurante, ne peut faire illusion : elle ne remplace pas la pulsation – par le passé, d’autres ont d’ailleurs montré qu’on pouvait à la fois diriger lentement et aller de l’avant. En somme, rien moins qu’une apothéose de la danse. On préfère le mouvement lent, où se crée une atmosphère de désolation, avec, ici aussi, de superbes cordes graves, ou le Scherzo, qui explose sans peser – le Trio évite également toute emphase. Il n’empêche : ce Beethoven, depuis le début du concert, semble décidément plus impeccable qu’inspiré. Attendons maintenant ce que feront, à Versailles, François-Xavier Roth et ses Siècles, puis, à la Philharmonie, Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre de chambre d’Europe.



Didier van Moere

 

 

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