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Elégance et raffinement

Lucerne
Centre de la culture et des congrès
01/21/2020 -  et 26 janvier 2020 (Frankfurt)
Ouvertures, interludes et airs de Giuseppe Verdi, Franz Lehár, Hector Berlioz, Jules Massenet, Georges Bizet, Pietro Mascagni et Giacomo Puccini
Juan Diego Flórez (ténor)
Philharmonie Baden-Baden, Michael Balke (direction)


(© CP)


Juan Diego Flórez mène une carrière exemplaire. Après avoir tutoyé les sommets avec le belcanto rossinien, le ténor péruvien se tourne désormais vers des emplois plus lyriques, français et italiens. La sortie, l’année dernière, d’un disque d’airs de Verdi en est la preuve. Dans le sillon de cet enregistrement, le chanteur a entamé une grande tournée de concerts et de récitals qui l’a mené en Asie puis en Europe, avec notamment une halte à Paris en novembre. Il vient de se produire à Lucerne, dans la célèbre salle conçue par Jean Nouvel. On a beaucoup entendu parler l’espagnol dans le public, signe que la communauté latino-américaine de la région s’est déplacée en nombre.


Le programme de la soirée reflète l’évolution de Juan Diego Flórez. La première partie est entièrement consacrée à Verdi. Le Duc de Rigoletto a été le tout premier personnage du Maître de Busseto que le ténor a interprété sur scène, à Dresde en 2008. Et c’est aussi l’air du Duc (« Ella mi fu rapita ») qui ouvre les feux à Lucerne. Un Duc ardent et charmeur, paré d’un timbre lumineux et raffiné, avec des aigus éclatants et un chant riche en nuances. Tout au long du programme, c’est d'ailleurs l’élégance de la ligne qui impressionne le plus. La seconde partie se veut plus éclectique : elle débute par des airs de Lehár, pour le plus grand bonheur de la partie germanophone du public. Viennent ensuite Werther (« Pourquoi me réveiller ») et Don José (« La fleur que tu m’avais jetée »), qui démontrent avec brio l’affinité du chanteur avec le répertoire français et sa maîtrise de la langue. Si le Werther de Juan Diego Flórez séduit par son lyrisme et sa flamme, son Don José est un sommet de raffinement et d’élégance, quand bien même on pourrait souhaiter davantage de relief et de vigueur dans l’interprétation du personnage. « Che gelida manina » de La Bohème met un terme éclatant à la partie officielle du programme et vient rappeler que les débuts en Rodolfo sont prévus à Zurich en mars.


Après l’Italien, l’allemand et le français, c’est le tour de l’espagnol avec les bis, qui sont accordés avec beaucoup de générosité. Juan Diego Flórez se lance alors dans des chansons populaires en s’accompagnant lui-même à la guitare. Le public hispanophone manifeste bruyamment sa joie. « Nessun dorma » de Turandot, avec en point d’orgue de longs aigus rayonnants, viendra terminer la soirée. Le chef Michael Balke et la Philharmonie de Baden-Baden auront été des accompagnateurs homogènes et convaincants, mais manquant parfois de nuances, notamment dans la « Marche hongroise » de La Damnation de Faust.



Claudio Poloni

 

 

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