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Une reprise plébiscitée

Lyon
Opéra
11/14/2019 -  et 15, 16, 17*, 19 novembre 2019
Maurice Ravel: L’Enfant et les Sortilèges
Clémence Poussin/Beth Moxon* (L’Enfant), Beth Moxon/Clémence Poussin* (Bergère, Chouette), Margot Genet (Rossignol, Princesse), Erika Baikoff (Feu, Pastourelle, Chauve-Souris), Claire Gascoin (Maman, Tasse chinoise, Libellule), Eira Huse (Pâtre, Chatte, Ecureuil), Kaëlig Boché (Théière, Petit vieillard, Rainette), Christoph Engel (Horloge comtoise, Chat), Matthew Buswell (Fauteuil, Arbre)
Chœurs de l’Opéra de Lyon, Karine Locatelli (cheffe des chœurs), Orchestre de l’Opéra de Lyon, Titus Engel (direction)
James Bonas (mise en espace), Grégoire Pont (concept et vidéo), Thibault Vancraenenbroeck (décors et costumes), Christophe Chaupin (lumières)


(© Jean-Pierre Maurin)


Déjà représentée en 2016, cette production de L’Enfant et les sortilèges a été à nouveau plébiscitée en cette matinée où la salle était remplie par une enthousiaste jeunesse. L’Opéra de Lyon avait été chercher un spécialiste de la vidéo et des effets spéciaux, Grégoire Pont, qui a récidivé depuis, dans ces mêmes murs, pour une toute aussi réussie production de L’Heure espagnole du même compositeur. Son objectif est ici de transmettre la musique classique aux enfants en utilisant l’animation, grâce à un système fondé sur la synesthésie: il dessine et anime en direct des images au moment même où la musique se fait entendre. Pendant les premières mesures, l’immense écran de tulle qui sépare la scène de la salle accueille bientôt des petits points qui sont comme des lucioles dans la nuit. Suivent des images dont la poésie le dispute à la beauté. Parfois simplement ornementale, comme quand des guirlandes de fleurs accompagnent l’arrivée des bergers, la vidéo se fait parfois plus profonde et sérieuse, comme cette fugace allusion à l’absence du père, vraisemblablement mort au combat, et qui est un éclaircissement psychologique possible à la violence de l’Enfant. La vidéo envahit également parfois la salle, pour une immersion plus complète du public, avec des projections de chiffres ou de grenouilles sur les six rangées de balcons. Captivé, le public – composé, comme nous l’avons souligné, par une bonne moitié d’enfants – est incroyablement silencieux, mais se déchaîne en manifestation de joie de toutes sortes à l’issue du spectacle.


Issus du Studio de l’Opéra de Lyon, les jeunes artistes convainquent pleinement, et s’avèrent adaptés à une œuvre où la diction importe, mais où le beau chant n’est pas négligé non plus. Dans le rôle de l’Enfant, Beth Moxon offre une jolie voix, qui parvient à se faire merveilleusement douce dans l’évocateur «Toi, le cœur de la rose». On retiendra aussi la prestation de Margot Genet, au soprano bien maîtrisé dans le personnage de la Princesse, et aux vocalises précises et aisées dans le Rossignol. En Théière, Petit vieillard et Rainette, le ténor Kaëlig Boché se distingue par le mordant de son émission et par le second degré dont il fait preuve dans ses différentes caractérisations. Citons encore la Maman (également Tasse chinoise et Libellule) singulièrement présente de Claire Gascoin, Erika Baikoff (Pastourelle, Chauve-Souris), Eira Huse (Pâtre, Chatte, Ecureuil), Christoph Engel (Horloge comtoise, Chat) et Matthew Buswell (Fauteuil, Arbre) complétant un plateau homogène, plein de vivacité et d’humour tendre.


Et tout ce beau petit monde est dirigé de bien belle manière par le chef suisse Titus Engel, toujours soucieux de donner de la présence et du caractère à un ouvrage fourmillant de chausse-trappes et de trompe-l’œil.



Emmanuel Andrieu

 

 

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