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«Je suis allé l’entendre encore»

Liège
Opéra royal de Wallonie
11/09/2019 -  et 10*, 12, 14, 16 novembre 2019
Georges Bizet: Les Pêcheurs de perles
Annick Massis (Leïla), Cyrille Dubois (Nadir), Pierre Doyen (Zurga), Patrick Delcour (Nourabad)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Pierre Iodice (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Michel Plasson (direction)
Yoshi Oïda (mise en scène), Tom Schenk (décors), Richard Hudson (costumes), Fabrice Kebour (lumières)


(© Opéra royal de Wallonie-Liège)


La saison se poursuit à l’Opéra royal de Wallonie avec la reprise des Pêcheurs de perles (1863) de 2015: un spectacle de bon goût, raffiné et poétique, simple et limpide. La direction d’acteur se révèle d’intensité variable, mais elle fonctionne efficacement et caractérise les personnages et les situations avec assez de justesse. Les lumières de Fabrice Kebour mettent superbement en valeur le décor de Tom Schenk, qui évoque, dans de subtiles nuances de gris et de bleu, davantage le pays du Soleil-Levant que Ceylan, tout en évitant l’orientalisme de pacotille. La qualité de la scénographie justifie la reprise de la mise en scène de Yoshi Oïda.


Comme il y a quatre ans, le spectacle repose sur une distribution entièrement francophone – plus qu’une chance, une question de bon sens. L’adéquation entre les exigences du rôle de Leïla et l’évolution actuelle de la voix d’Annick Massis, qui aborde le personnage en tragédienne, paraît peu évidente. La soprano affiche trop peu de légèreté et de souplesse pour séduire, surtout qu’elle a tendance à forcer sur les aigus et à abuser du vibrato. Malgré le métier et l’investissement de l’artiste, le charme incomparable d’Anne-Catherine Gillet nous manque.


Cyrille Dubois incarne, en revanche, un Nadir de référence, à l’émission et à l’intonation parfaites, même dans les faibles nuances, et à la voix toujours précisément placée. Le ténor arbore, en outre, un timbre splendide et adopte un style impeccable, ce qui achève de rendre son interprétation intelligente et d’une grande finesse, bien que le couple formé avec sa partenaire semble peu naturel. Pierre Doyen, également excellent en Zurga, partage avec le ténor à peu près les mêmes qualités: toutefois, le timbre présente un attrait moins immédiat. La voix sombre et rocailleuse de Patrick Delcour convient bien à Nourabad. Les chœurs, quant à eux, affichent une forte présence et chantent soigneusement, à défaut de ne pas veiller autant à la prononciation.


Outre Cyrille Dubois, la première apparition dans ce théâtre de Michel Plasson, qui a tant accompli pour la musique française, constitue l’autre raison pour laquelle nous tenions à revoir ces Pêcheurs de perles: sa direction rigoureuse et attentive met en valeur les beautés d’écriture de Bizet. L’orchestre, sous un excellent jour, joue avec vigueur, épouse le drame de près et sonne avec clarté. Et si l’Opéra royal de Wallonie montait La Jolie Fille de Perth?



Sébastien Foucart

 

 

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