About us / Contact

The Classical Music Network

Amsterdam

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Excellente reprise

Amsterdam
Nationale Opera en Ballet
10/03/2019 -  et 6, 8, 11*, 13, 17, 19, 21 octobre 2019
Wolfgang Amadeus Mozart : Così fan tutte, K. 588
Anett Fritsch (Fiordiligi), Angela Brower (Dorabella), Davide Luciano (Guglielmo), Sebastian Kohlhepp (Ferrando), Sophia Burgos (Despina), Thomas Oliemans (Don Alfonso)
Koor van De Nationale Opera, Ching-Lien Wu (chef de chœur), Nederlands Kamerorkest, Ivor Bolton (direction musicale)
Jossi Wieler, Sergio Morabito (mise en scène), Barbara Ehnes (décors), Anja Rabes (costumes), David Finn (lumières)


(© Hans van den Boogaard)


Deuxième reprise à l’Opéra national néerlandais de la production créée en 2006 pour le deux cent cinquantième anniversaire de la naissance de Mozart.


Signé par Jossi Wieler et Sergio Morabito et seule rescapée d’une très controversée trilogie Mozart-da Ponte, ce Così est transposé dans les années 1950 dans un camp de vacances pour adolescents au bord de la mer dont le directeur n’est autre que Don Alfonso. Un hippie assure en marge de la scène le continuo des récitatifs à la guitare (Michael Fraimuth). Si la transposition «fonctionne» tant bien que mal – les sentiments, la jalousie, les entrelacs sentimentaux sont éternels – la mise en scène se frotte tout de même à quelques écueils. L’âge des protagonistes principalement, car chez des adolescents, cette expérience sentimentale aura-t-elle les répercussions finales soulevées par le livret? Don Alfonso ici est trop jeune pour jouer le rôle de barbon cynique que lui prête le texte.


Mais l’écueil principal est l’esthétique de la production, qui accuse bien ses treize ans et le dispositif même: une tournette à trois compartiments qui figure les différents lieux de l’action, placée sur une scène vide, ce qui ne favorise pas la projection des voix dans la salle de ce grand théâtre. La laideur de l’ensemble – on se croirait, pour les décors (Barbara Ehnes), dans un catalogue Ikea alors que les costumes aux couleurs criardes (Anja Rabes) évoquent l’univers de Benetton –, la dispersion de l’action dans une mise en scène bien réglée mais qui disperse trop l’essentiel, et surtout un désir de faire surjouer les personnages principalement pendant leurs airs de bravoure, et d’appuyer le côté sexuel qui est déjà bien ancré dans les dialogues, plombent cette production.


Et c’est d’autant plus regrettable qu’une fois admis que la distribution n’est pas du format vocal d’une si grande salle pour laquelle l’œuvre n’est certainement pas conçue, musicalement le plateau est plutôt équilibré. Il s’agit d’une distribution entièrement renouvelée avec pour les dames une excellente Fiordiligi, l’Allemande Anett Fritsch, plus étonnante dans «Per pietà» que «Come scoglio», qu’elle a le mérite de chanter impeccablement tout en se déshabillant. Formidable aussi la Dorabella du mezzo américain Angela Brower, avec une voix peut-être un peu claire pour le rôle. La Portoricaine Sophia Burgos campe très bien une Despina inutilement trop délurée dans ses rapports avec les hommes. Lesquels sont aussi irréprochables: l’Allemand Sebastian Kohlhepp, très à l’aise dans ses airs auxquels on a ajouté les airs coupés traditionnellement, comme pour l’excellent Guglielmo de l’Italien Davide Luciano, meilleur comédien de la distribution. Seconde réserve pour l’Alfonso de Thomas Oliemans, le seul Néerlandais de la distribution: outre son âge, il n’est pas vraiment la basse requise mais plutôt un baryton-basse, ce qui a une répercussion sur l’équilibre vocal de l’ensemble.


Le Chœur de l’Opéra national néerlandais était superlatif, à un niveau d’excellence que n’approchait pas l’Orchestre de chambre néerlandais, dirigé avec raideur et lourdeur par Ivor Bolton.



Olivier Brunel

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com