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Philharmonie
09/10/2019 -  
Franz Schubert: Symphonie n° 3, D. 200
Maurice Ravel: La Valse
Ludwig van Beethoven: Symphonie n° 6 «Pastorale», opus 68

Orchestre philharmonique d’Israël, Zubin Mehta (direction)


Z. Mehta (© MaxPPP/Robert Ghement)


Peut-être attendions-nous trop de la visite de Zubin Mehta avec l’Orchestre philharmonique d’Israël, dont il est directeur musical depuis presque quarante ans. Ce très grand chef a notamment participé aux grandes heures de l’Orchestre de Paris et de son directeur musical d’alors et ami de longue date, Daniel Barenboim. Son répertoire déjà immense à l’époque, sa puissance de travail, son énergie et son talent en faisaient alors un chef hors du commun, d’ailleurs invité partout sur la planète dès ses 25 ans.


Premier constat: Zubin Mehta, maintenant âgé de 83 ans, se déplace difficilement et à l’aide d’une canne vers le podium. Ce qui ne l’empêchera pas de diriger de mémoire l’ensemble de ce copieux programme traditionnel réunissant le classicisme viennois et la musique française. Mais le second constat, musical lui, est malheureusement à la franche déception.


La symphonie de Schubert proposée en première partie de concert est précise et enlevée et les tempi sont justes. Mais l’ennui gagne rapidement même dans le frétillant troisième mouvement. L’orchestre sonne magnifiquement, hormis quelques seconds violons placés à la droite du chef au son un peu aigre, mais rien à faire, la magie n’opère pas. Ce Schubert sonne monotone, routinier et banal un peu comme dans certains enregistrements des années 1970 ou 1980. Et même sans être un inconditionnel des relectures «baroques», est-il encore possible aujourd’hui de les nier en bloc? Des chefs de la même génération que Zubin Mehta, voire parfois plus âgés, comme Herbert Blomstedt ou Bernard Haitink, ont pourtant prouvé et avec quel talent le contraire.


Le constat est heureusement différent, et pour cause, dans La Valse de Ravel, que Zubin Mehta réussit mieux sans éviter un effet quasi destructeur de son interprétation: un ralenti final qui casse en grande partie sa construction. Dommage!


La Symphonie «Pastorale» est elle aussi très décevante. Durant les deux premiers mouvements, l’on se plait à espérer en l’orage du quatrième mouvement mais rien de marquant ne s’y passe non plus. L’Ouverture de La Chauve-souris donnée en bis ne renforce que le constat: lourde, appuyée, aux ralentis frisant avec le mauvais goût, elle est à des années-lumière de la légèreté joyeuse, suave et raffinée qu’y mettait Carlos Kleiber.


Un concert décevant qui respire la routine et trop tourné vers le passé. Quel dommage de la part d’un tel chef et d’un magnifique orchestre. Faisons confiance au prochain directeur musical de l’orchestre, le jeune et talentueux Lahav Shani, qui prendra officiellement ses fonctions le mois prochain, pour emmener l’Orchestre philharmonique d’Israël vers le futur.



Gilles Lesur

 

 

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