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Voyage jusqu’au bout de la musique

La Roque
Parc du château de Florans
08/17/2019 -  
Ludwig van Beethoven : Sonates pour piano n° 16, opus 31 n° 1, n° 26 «Les Adieux», opus 81a, et n° 29 «Hammerklavier», opus 106
François-Frédéric Guy (piano)


F.-F. Guy (© Christophe Grémiot)


François-Frédéric Guy interprète Beethoven: encore? Eh bien oui, encore, encore et toujours, car ce récital rocassier vient confirmer qu’on ne se lasse décidément pas de cette association quasi fusionnelle entre le pianiste français et celui qu’il décrit comme «l’alpha et l’oméga de sa vie d’artiste». Trois sonates, et pas des moindres, au menu de cette soirée dans le parc du château de Florans: les gradins sont fort bien remplis pour ce nouveau défi beethovénien.


Pas de sous-titre, et donc sans doute une notoriété moindre que les deux autres de l’Opus 31, pour la Seizième Sonate (1802). Et pourtant, quel feu d’artifice sous les doigts de François-Frédéric Guy! Variété de jeu, de toucher, de nuances et de couleur et sens de la construction ne sont pas de trop pour rendre justice à ce kaléidoscope musical: l’énergie motrice de l’Allegro vivace initial; l’humour, voire la moquerie, de l’Adagio grazioso; le tour de force aérien de l’Allegretto final, rondement mené. Il y a ensuite dans la Vingt-sixième Sonate «Les Adieux» (1810) une manière frappante de creuser le texte, en particulier dans l’Andante expressivo central («L’Absence»), sans empêcher l’enthousiasme de déborder pour les retrouvailles du Vivacissimamente final («Le Retour»).


Mais le moment crucial de ce récital résidait bien sûr dans la seconde partie, avec la gigantesque Sonate «Hammerklavier» (1819). Dès l’Allegro initial, tout y est: une prise de risque qui ne tourne pas au casse-cou, une puissance dépourvue de brutalité, un élan dynamique irrépressible, si essentiel dans cette œuvre. Le Scherzo enchaîne dans le même esprit, mais avec la finesse requise. Entre limpidité chopinienne et sommets mahlériens, François-Frédéric Guy fait de l’immense Adagio sostenuto une impressionnante expérience mystique. Point ne lui est besoin d’insister sur le radicalisme et les fulgurances novatrices de la double fugue finale: sans arrondir excessivement les angles, il emmène l’auditeur dans un voyage fantastique, où, sans rien perdre en fascination, tout semble simple, logique et évident.


Il prend congé avec deux de ses «bis» favoris: le premier libère la tension et fait éclater de rire le public, très attentif et concentré jusqu’alors, qui a reconnu la célèbre Bagatelle en la mineur (1810) que Beethoven aurait destiné à une certaine Elise; le second, le Nocturne en ut dièse mineur (1830) de Chopin, ramène une sérénité exempte d’excès contemplatifs.


Le site de François-Frédéric Guy



Simon Corley

 

 

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