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Génération jeunes pianistes

Biarritz
Hôtel du Palais & Espace Bellevue
08/06/2019 -  et 7* août 2019

6 août, Hôtel du Palais
Franz Liszt : Années de pèlerinage (Deuxième année: Italie): «Venezia e Napoli», S. 162
Johannes Brahms : Sonate pour piano n° 1, opus 1
Robert Schumann : Faschingsschwank aus Wien, opus 9

Nuron Mukumi (piano)


7 août, Espace Bellevue
Johann Sebastian Bach : Deux Chorals
Wolfgang Amadeus Mozart: Sonate pour piano n° 12, K. 300k [332]
Robert Schumann: Myrthen, opus 25: 1. «Widmung» (transcription Franz Liszt)
Franz Liszt : Années de pèlerinage (Deuxième année: Italie), S. 161: 5. «Sonetto CIV del Petrarca»
Enrique Granados : Goyescas: 5. «El Amor y la Muerte»
Richard Wagner : Isoldens Liebestod (transcription Franz Liszt)
Alexandre Scriabine : Sonate pour piano n° 4, opus 30

Martin James Bartlett (piano)


N. Mukumi


Outre d’accueillir le sommet du G7, la ville de Biarritz est cet été le siège de deux festivals: le «Piano Festival» en août et «Le Temps d’Aimer la Danse» en septembre.


Depuis sa création en 2009 par le pianiste Thomas Valverde, le «Biarritz Piano Festival» a accueilli la fine fleur du piano international. Pour fêter dignement son dixième anniversaire il a concocté une programmation exceptionnelle. Les lieux emblématiques de la ville (Gare du Midi, Casino, Espace Bellevue, Hôtel du Palais) ont accueilli pour des récitals en soliste l’Américain George Li, les sœurs Buniatishvili, Thomas Valverde et pour le concert de clôture le Russe Arcadi Volodos (voir ici). Mais aussi nombre de pianistes de la jeune génération soigneusement choisis par Thomas Valverde, choix dont nous avons pu entendre Nuron Mukumi et Martin James Bartlett. Deux pianistes qu’a priori tout oppose: le premier, Ouzbek, enfant prodige ayant eu un itinéraire pédagogique transeuropéen, le second, Anglais, pur produit de l’école britannique et passé comme Benjamin Grosvenor par le célèbre concours des jeunes musiciens de la BBC. Mais tous deux, nés en 1996, sont assez emblématiques des musiciens de cette génération avec pour carte de visite un premier disque thématique, «Sommet» pour Mukumi, paru chez Genuin, et «Amour et Mort» pour Bartlett, édité par Warner Classics. Tous deux ont un site Internet parfaitement organisé et tout l’apanage de communication via les réseaux sociaux allant avec. A un âge où d’autres passent encore des concours, ils sont sur les rails de la carrière avec de bonnes connexions dans les milieux festivaliers.


Nuron Mukumi, recrue de l’an dernier, était réinvité à se produire cette fois en soirée et dans le mythique Hôtel du Palais, ex-Villa Eugénie, résidence d’été de l’Empereur Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie. Cadeau à double tranchant car ce soir-là, la salle des fêtes du palace, surchauffée et mal climatisée, a fait souffrir piano et pianiste. Si les doigts montraient une technique admirable dans Venezia e Napoli de Liszt et dans le Carnaval de Vienne de Schumann, les phrasés n’étaient pas toujours très musicaux et l’interprétation sentait souvent l’effort. Ce n’est qu’après que la climatisation eut été rétablie que l’on put entendre une Première Sonate de Brahms magnifiquement interprétée avec une sonorité enfin pleine et franche. Un pianiste à suivre de près, assurément.



M. J. Bartlett (© Kaupo Kikkas)


Le lendemain c’est dans le cadre plus idéal de la Rotonde Bellevue que l’on pouvait entendre le jeune Britannique. Son programme, calqué sur celui de son album, donnait l’impression d’une succession de pièces que l’on joue généralement comme bis. Le jeu de Bartlett nous a hélas paru plein d’artifices, d’effets comme le ralentissement des fins de phrases, la distorsion des phrasés pour les rendre plus expressifs, ce qui, dans les deux transcriptions de chorals de Bach, est horripilant et, dans la Douzième Sonate de Mozart, rédhibitoire, comme s’il ajoutait des rubans à la musique. La rhétorique de Liszt («Sonnet CIV de Pétrarque») rend vraiment difficile l’ajout d’artifices tout comme dans son magnifique arrangement de la «Mort d’Isolde». La Quatrième Sonate de Scriabine et le finale de la Septième Sonate de Prokofiev montraient une technique aguerrie mais une interprétation totalement ignorante du style. Quelques belles couleurs dans la transcription du lied «Widmung» de Schumann et dans la Goyesca de Granados «L’Amour et la Mort», qui est le titre de son disque, laissent quelques espoirs sur la possibilité de péchés de jeunesse.


Le site du «Biarritz Piano Festival»
Le site de Nuron Mukumi
Le site de Martin James Bartlett



Olivier Brunel

 

 

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