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Rencontres au sommet

Verbier
Eglise
07/22/2019 -  et 23* juillet 2019

22 mai, 11 heures (Eglise)
Arno Babadjanian : Trio avec piano
Serge Rachmaninov : Trio élégiaque n° 1
Antonín Dvorák : Trio avec piano n° 4 «Dumky», opus 90, B. 166

Behzod Abduraimov (piano), Marc Bouchkov (violon), Narek Hakhnazaryan (violoncelle)


M. Bouchkov, B. Abduraimov, N. Hakhnazaryan (© Diane Deschenaux)


Parmi les nombreux concerts proposés par le Festival de Verbier, ceux de musique de chambre, intitulés ou non «Rencontres inédites», permettent d’entendre – et souvent découvrir – des interprètes qui y sont invités à s’y produire par ailleurs, dans des programmes chambristes tout à fait originaux et que l’on ne retrouvera pas reproduits tel quels dans d’autres festivals comme c’est – hélas! – devenu l’habitude.


C’était le cas dans le passionnant concert dont le pilier était le jeune pianiste ouzbek Behzod Abduraimov, qui avait donné à l’ouverture du festival un considérable récital réunissant la Sonate en si mineur de Liszt et Tableaux d’une exposition de Moussorgski, dont on conseille vivement l’écoute sur la chaîne internet medici.tv, qui retransmet la plupart des concerts de Verbier. Entouré du Français Marc Bouchkov et de l’Arménien Narek Hakhnazaryan, Premier Prix Tchaïkovski en 2011, même cuvée que Daniil Trifonov dont il était quatre jours auparavant le partenaire pour un concert Chostakovitch/Rachmaninov, le pianiste a donné la certitude d’être le maître d’œuvre de ce trio d’un soir avec un aplomb bluffant dans un programme passionnant.


On leur sera reconnaissant d’avoir fait découvrir à beaucoup l’Arménien-soviétique Arno Babadjanian (1921-1983), un de ces compositeurs officiels bardés de prix et distinctions et exerçant les plus hautes fonctions du temps de l’Union soviétique. Il s’était fait connaître comme compositeur de chansons et musiques de film, ce qui confère très certainement à son Trio en fa dièse mineur le charme d’une musique agréable à l’écoute et très savamment composée. Certainement très familiers de ce style, les trois interprètes ont donné une lecture très fluide de cette œuvre semblant surgir d’un autre siècle.


Mais c’est dans le court Premier Trio élégiaque de Rachmaninov et surtout dans le Quatrième Trio «Dumky» de Dvorák aux nombreux développements et rebondissements que l’on a pu apprécier les qualités individuelles de ces trois musiciens, le violoniste Marc Bouchkov, à la sonorité parfois un peu rude mais d’une très belle finesse d’attaque, le violoncelliste Narek Hakhnazaryan, digne représentant de l’école russe (il a été un des derniers disciples de Rostropovitch), et le meneur de jeu Abduraimov à la virtuosité époustouflante au service d’une sonorité parfaitement contrôlée.


23 mai, 11 heures (Eglise)
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate pour deux pianos en ré majeur, K. 375a [448] (*)
Johannes Brahms : Quatuor avec piano n° 1, opus 25

Kristóf Baráti (violon), Lawrence Power (alto), Jian Wang (violoncelle), Sergei Babayan (*), Lahav Shani (piano)



Le lendemain, le même lieu, le plus idéal acoustiquement de Verbier, réunissait dans la série «Rencontres inédites» quatre interprètes ayant participé aux premiers jours du festival. Certainement très inédite, la rencontre de Sergei Babayan et du jeune et prometteur pianiste et chef d’orchestre israélien Lahav Shani déjà à la tête des orchestres de Tel Aviv et de Rotterdam! Ils ont enchanté le public avec la Sonate pour deux pianos en ré majeur de Mozart jouée avec tempérament et des luxes de sonorité admirable, particulièrement dans son Andante élégiaque.


En place du Quatuor de Richard Strauss prévu, c’est le périlleux Premier Quatuor avec piano de Brahms auquel s’est ensuite mesuré le quatuor formé par le violoniste Kristóf Baráti, qui a ouvert le festival avec le Second Concerto de Bartók sous la direction de Valery Gergiev, l’altiste Lawrence Power, soliste deux jours plus tôt du Concerto Dolce de Rodion Chtchedrine, le violoncelliste Jian Wang et Lahav Shani. Malheureusement, le pianiste israélien n’a pas réussi à galvaniser ce trio improvisé jouant un peu trop souvent la prudence.



Olivier Brunel

 

 

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