About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Pour Chopin et Stravinsky

Paris
Philharmonie
04/26/2019 -  
Nikolaï Rimski-Korsakov : Le Coq d’or: Suite
Frédéric Chopin : Concerto pour piano n° 2, opus 21
Einojuhani Rautavaara : Cantus Arcticus, opus 61
Igor Stravinsky : L’Oiseau de feu»: Suite

Nelson Freire (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction)


N. Freire (© Gregory Favre/Decca)


Réunir la Suite du Coq d’or de Rimski-Korsakov et celle de L’Oiseau de feu, cela irait presque de soi, tant ce premier Stravinsky a retenu la leçon de son maître. On s’attendait donc à ce que Mikko Franck excellât dans les deux. Cela n’a pourtant pas été le cas. Mais malgré la beauté des solos, les extraits de l’opéra ont semblé corsetés, le chef échouant à en débusquer à la fois l’ironie, pour le tsar ridicule, et la sensualité, pour la reine orientale – peut-être parce qu’il déconnecte la musique de l’histoire, qu’il ne raconte pas. Malgré tout le pouvoir des sortilèges de l’orchestre rimskien, peut-on diriger cela comme de la musique pure ?


On attendra donc la fin du concert pour être comblé par un Oiseau de feu à la fois rutilant et chatoyant, débordant de couleurs, manquant peut-être un rien d’abandon dans la «Ronde des princesses» ou la «Berceuse» finale, mais diabolique dans la «Danse infernale de Katcheï», inauguré par un accord taillé à la serpe, subtil dans «L’Oiseau de feu et sa danse», où les sonorités s’atomisent. Tout sonne clair et le grand orchestre semble transparent. On savait les qualités des vents, mais la «Chanson de Solveig» de Peer Gynt, donnée en bis, confirme le degré d’excellence auquel Mikko Franck a hissé les cordes du Philhar’.


Précédant L’Oiseau, le Cantus Arcticus convainc beaucoup moins : l’œuvre de Rautavaara, dont la durée avoisine modestement le quart d’heure, paraît interminable. Ce « Concerto pour oiseaux et orchestre » avec chants de volatiles des marais finlandais enregistrés sur bande, s’exprime en un langage très traditionnel, mêlant tonalité et modalité, dont certains usent et abusent depuis des décennies. Comparaison n’est pas raison, mais l’oiseau stravinskien sonne plus audacieux...


Soliste de la soirée, Nelson Freire joue un Second Concerto de Chopin plein de fougue, de façon assez rhapsodique, comme s’il l’improvisait. Il le rend à sa juvénilité, quitte à enlever un peu de profondeur au Larghetto – mais quelle éloquence montre l’unisson appassionato des deux mains sur le trémolo des cordes... La sonorité reste superbe, sans la moindre dureté dans la puissance, avec un éventail de couleurs aux variations savamment graduées. Malheureusement, l’orchestre l’accompagne plus qu’il ne le porte. Magnifique et rare bis, par la poésie et le raffinement sonore : le Nocturne des Miscellanea opus 16 de Paderewski.


L’essentiel du concert sur le site Arte Concert:






Didier van Moere

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com