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L’autre danse de l’Argentine Paris Bobino 01/30/2019 - et 31 janvier, 1er, 2, 3, 6*, 7, 8, 9, 10, 13, 14, 15, 16, 17, 20, 21, 22, 23, 24, 27, 28 février, 1er, 2, 3, 6, 7, 8, 9, 10, 13, 14, 15, 16, 17, 20, 21, 22, 23, 24, 27, 28, 29, 30, 31 mars, 3, 4, 5, 6, 7, 10, 11, 12, 13, 14, 17, 18, 19, 20, 21 avril 2019 «Che Malambo» Federico Arrua, Fernando Castro, Francisco Matias Ciares, Claudio Daniel Diaz, Miguel Angel Flores, Federico Gareis, Fernando Gimenez, Walter Kochanowski, Facundo Lencina, Gabriel Adrian Lopez, Daniel Medina, Matias Rivas (danseurs)
Gilles Brinas (direction artistique, chorégraphe, mise en scène, conceptions musicale et lumière), Ryan O’Mara (création lumière)
(© Frank Wiesen)
Le spectacle «Che Malambo» qui vient de s’installer sur la scène du mythique music-hall Bobino de la rue de la Gaîté est une expérience chorégraphique singulière. Le malambo est l’autre danse de l’Argentine. Contrairement au tango, qui se danse à deux partenaires et exprime un était d’âme, le malambo est individuel pour la danse mais se pratique en groupe, comme une joute dans laquelle chaque danseur relance la réactivité des autres et l’invite à surenchérir. Cette surenchère s’exprime par une virtuosité corporelle hallucinante. Des pieds d’abord, avec de frénétiques trépignements comparables aux zapateados du flamenco auquel on ne peut que penser devant les fières attitudes corporelles et l’incroyable allure des danseurs. Les bras y participent aussi avec le jeu des tambours (bombos) qui accompagnent la danse et une autre expérience de virtuosité, celle des boleadores, longues cordes terminées par une boule qu’ils font tournoyer autour d’eux et claquer sur la scène en de stupéfiantes figures que les éclairages rouges de la scène transforment en cercles de feu.
Les onze danseurs, plus une famille qu’une troupe, créée un beau jour de 2004 sur le désir du danseur et chorégraphe lyonnais Gilles Brinas, qui avait vu un échantillon de cette danse un soir au Lido, manient tous les bombas, les boleadores, l’un est guitariste, l’autre chanteur... Leurs physionomies un peu différentes donnent un aspect singulier à la danse de chacun mais ils brûlent tous du même feu intérieur qui s’exprime par un rythme infernal qui envoûte et fait passer les soixante-dix minutes de leur spectacle comme un songe éveillé. Qu’il soit né en Afrique, qu’il ait puisé aux sources du flamenco, qu’il soit la danse des pauvres gens du peuple – les gauchos de la pampa – le malambo est unique et communique une énergie telle que le spectacle réglé par Gilles Brinas ne laisse pas indemne et constitue à lui seul un vrai voyage.
Olivier Brunel
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