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Hors des sentiers battus

Lyon
Auditorium Maurice Ravel
01/17/2019 -  et 19 janvier 2019
Darius Milhaud : Le Bœuf sur le toit, opus 58
Camille Saint-Saëns : Concerto pour piano n° 2 en sol mineur, opus 22
Edward Elgar : Symphonie n° 1 en la bémol majeur, opus 55

Benjamin Grosvenor (piano)
Orchestre national de Lyon, Leonard Slatkin (direction)


B. Grosvenor (© Patrick Allen)


C’est un programme hors des sentiers battus que viennent de proposer l’Orchestre national de Lyon (ONL) et son directeur musical, Leonard Slatkin, avec trois œuvres somme toute assez rares en concert. Dans Le Bœuf sur le toit de Milhaud, le chef américain met en valeur la crudité mais aussi la subtilité de l’écriture polytonale, tout en restituant parfaitement le mordant, la souplesse et la folie que cette musique contient.


Né en 1992, Benjamin Grosvenor a déjà signé quatre parutions discographiques pour Decca, dans lesquelles il fait montre d’un talent hors pair, car non seulement sa virtuosité est incontestable, mais il possède aussi une fluidité naturelle dans le jeu, avec une clarté de discours et une netteté dans les phrasés proprement admirables. Autant d’atouts qu’il peut mettre en avant dans le Deuxième Concerto de Saint-Saëns, composé en trois semaines en 1868, et destiné au départ à son ami Anton Rubinstein. Mais en fin de compte, c’est Saint-Saëns lui-même qui tiendra la partie de piano, tandis que Rubinstein dirigera l’orchestre... Commençant par une improvisation sur le modèle du Quatrième Concerto de Beethoven, l’ouvrage met en valeur les qualités de virtuose du pianiste anglais, et son jeu souverain dépasse largement le côté de fantaisie brillante, naviguant ici entre romantisme, farce et légèreté, soutenu par une puissante énergie.


En seconde partie, l’ONL s’attaque à la rarissime Première Symphonie d’Elgar, composée en 1907 et mais créée en décembre 1908 par la fameux Hallé Orchestra (de Manchester) sous la direction de Hans Richter. La marche d’ouverture du premier mouvement désigne nettement l’appartenance du compositeur britannique à la grande tradition qui le lie à Beethoven et à Brahms mais aussi à une certaine pompe cérémonielle, majestueuse et noble, propre à la majesté de l’Empire britannique. En maître absolu des alliages de timbres comme de l’équilibre général, Leonard Slatkin magnifie ce mélange subtil de sentiments et d’atmosphères en apparence opposées: conviction majestueuse, tendresse mélancolique, entre pompe, circonstance et pudeur plus intime. Dans les mouvements suivant, le chef évite bien des écueils, à commencer par celui d’alanguir l’œuvre. Slatkin fait au contraire avancer le discours de façon très solide et cohérente, et même parfois emportée, si bien que l’on se laisse prendre à cette lecture passionnante. Bravo!



Emmanuel Andrieu

 

 

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