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Si musiciennes...

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Les Nocturnes de Laude
09/24/2018 -  
Robert Schumann : Fantasiestücke, opus 73
Johannes Brahms : Sonates pour violoncelle et piano n° 1 en mi mineur, opus 38, et n° 2 en fa majeur, opus 99

Marion Platero (violoncelle), Julie Alcaraz (piano)


M. Platero


Le grand salon design d’une maison parisienne, un demi-queue Pleyel de 1934 joliment restauré, un public de connaisseurs et un petit buffet offert après le concert, les Nocturnes de Laude perpétuent la tradition des concerts de salon du XIXe siècle avec une abondante programmation, offrant ainsi l’occasion à de jeunes interprètes de se faire connaître.


Les Fantasiestücke sont abordées dans une ambiance lyrique, intense et fantastique, tendre et capricieuse. Les sonorités mordorées de Marion Platero s’unissent aux chauds méandres de la partie de piano dans une même respiration, une même communion, pourrait-on dire. Le climat est donné tout de suite, aucune aspérité ne vient troubler la souplesse du chant expressif, unique préoccupation des interprètes.


La même impression se poursuit avec la Sonate en mi mineur de Brahms, dont le premier mouvement trouve ici une tranquillité nostalgique non dénuée de passion. Marion Platero chante éperdument, Julie Alcaraz soutient le discours avec sa belle et ronde sonorité, dose magnifiquement les épisodes d’accompagnement et les parties émergeantes. Un Minuetto bien campé, s’apparentant à un Ländler, nous conduit à l’irrépressible fugue finale menée magistralement par la pianiste, en toute clarté, avec un grand sens de l’architecture et de timing, sans jamais vouloir prendre le pas sur le violoncelle dont on goûte l’énergie fougueuse et le discours lyrique.


Mais c’est probablement avec la Sonate en fa majeur que Marion Platero et Julie Alcaraz nous ont le plus enthousiasmé. Cette page redoutable pianistiquement, dense pour le violoncelle, passionnelle, sauvage, intensément dramatique dans sa première partie, d’une émotion exacerbée et parfois douloureuse dans l’Adagio affectuoso, avec son chevaleresque et saisissant Scherzo et son Finale quelque peu apaisé donnent l’occasion d’éprouver toutes les qualités musicales et la maîtrise instrumentale des deux partenaires déjà remarquées au fil du programme.


L’association de Julie Alcaraz, interprète de caractère (que nous avions déjà aimée dans un magnifique récital à la Fondation Cziffra en novembre 2017), musicienne accomplie – elle chante, joue du violoncelle... – chambriste comme on les aime et dont la réflexion et l’intuition du moment se mêlent, servies par un jeu sans ambages, constamment à l’écoute, privilégiant le chant, le beau son et la mise en lumière des abimes des parties pianistique) avec Marion Platero, musicienne si sensible, osant des pianissimi rares, généreuse dans ses émotions qu’une magnifique technique permet d’exprimer avec un goût très sûr, forme un duo de choc et de charme auquel le public n’a pas résisté. Pas plus, d’ailleurs, qu’à la simplicité et au naturel de leur apparition sur scène qui créent une sympathie immédiate, sans chichi, sans prétention...


Le site de Marion Platero
Le site de Julie Alcaraz



Christian Lorandin

 

 

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