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Eternellement magique

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
09/27/2018 -  et 28, 29 septembre (Paris), 30, 31 octobre, 1er, 2, 3 novembre (Lyon) 2018
Cendrilon
Maguy Marin (chorégraphie), Serge Prokofiev (musique), Jean Schwartz (séquences musicales additives)
Ballet de l’Opéra de Lyon
Montserrat Casanova (décors et costumes), Monique Luyton (masques), John Spradbery (lumières)


(© Jaime Roque de la Cruz)


Reprise au Théâtre des Champs-Elysées d’un des classiques de la danse contemporaine des années 1980. La magie est toujours au rendez-vous!


La chorégraphe Maguy Marin, élève à Bruxelles de Maurice Béjart, a assis sa réputation sur trois chorégraphies qui ont marqué la danse contemporaine des années post Béjart. Deux sont encore au répertoire du Ballet de l’Opéra de Lyon, Coppélia (1993), qui, transposée dans les cités, a un peu perdu de sa force originale. Et cette Cendrillon, créée en 1985 dans une esthétique de maison de poupées, dont le nombre de représentations approche de 400 et qui a gardé tout son charme et sa magie. Il y eut aussi, dans les chorégraphies fondatrices du système de Maguy Marin, son fameux May B d’après Samuel Beckett (1981) repris régulièrement et que le Théâtre de la Ville montera à l’Espace Cardin en février et mars 2019. Il garde la force de son propos social mais on a vu depuis beaucoup plus fort. Entre-temps, la chorégraphe a quitté Lyon pour Créteil puis Rillieux-la-Pape, où elle a dirigé un centre chorégraphique, et son propos s’est politisé. Elle n’a plus jamais atteint le niveau de poésie de ses premiers opus.


De l’aveu d’un danseur ayant participé aux débuts lyonnais de cette chorégraphie, danser cette Cendrillon avec des masques est difficile et frustrant. Pour le public, l’effet peut être déroutant mais on entre très vite dans cet univers enfantin, même infantilisé dans la grande scène du bal, dans laquelle tous les danseurs portent des masques de poupées de celluloïd. Le propos est grinçant, à l’instar de la musique de Prokofiev que le ballet respecte avec quelques incises de bruitages et de musique électronique; tout comme pour le Roméo et Juliette d’Angelin Preljocaj, c’est probablement une des raisons de sa longévité. Autre clé de son succès, la pièce est intégralement dansée. Aucune tentative de théâtre dansé ne parasite le propos et l’ensemble est jubilatoire d’un bout à l’autre. Le vocabulaire chorégraphique utilisé est fondé sur les rythmes et dissonances de la partition et le résultat est d’une très grande originalité qui défie le poids des années.


Les danseurs de l’Opéra de Lyon ont cette pièce dans leurs gènes. La représentation était éblouissante d’un bout à l’autre et si Caelyn Knight et Tyler Galster brillaient dans les rôles principaux de Cendrillon et du Prince, l’ensemble de la distribution mérite de grands éloges.



Olivier Brunel

 

 

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