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Rentrée théologique

Paris
Philharmonie
09/12/2018 -  et 13 septembre 2018
Josquin des Prés : Christus mortuus est
Lili Boulanger : Psaume CXXIX
Anton Bruckner : Symphonie n° 5

Chœur de l’Orchestre de Paris, Lionel Sow (chef de chœur), Orchestre de Paris, Daniel Harding (direction)


D. Harding (© Decca)


L’Orchestre de Paris a commencé sa saison avec un long programme faisant une large part à son chœur dans une thématique très mystique. Cette saison sera la dernière du directorat musical de Daniel Harding, dont le successeur n’a pas à ce jour été nommé. Ces concerts d’ouverture étaient dédiés à la mémoire de Gérard Steffe, contrebassiste de l’Orchestre depuis 1971, décédé durant l’été.


Ce long concert donné sans entracte dans une ambiance très électrique de rentrée musicale parisienne a débuté par deux pièces chorales enchaînées sans pause. Le court motet Christus mortuus est de Josquin des Prés pour chœur mixte, qui donnait l’occasion à ce compositeur médiéval de faire son entrée au répertoire de l’orchestre, d’un austère dépouillement, contrastait avec la riche sophistication orchestrale et chorale de la composition de Lili Boulanger, le Psaume CXXIX («Ils m’ont assez opprimé dès ma jeunesse») pour chœur et orchestre, elle aussi donnée pour la première fois par cet orchestre à l’occasion du centenaire de sa mort. Ces deux pièces se complétaient parfaitement, l’une dans la déploration du temps de Passion, l’autre composée dans les souffrances physiques exprimant une révolte profonde envers les ennemis d’Israël. Dans les deux pièces, le Chœur de l’Orchestre de Paris, justement mis en valeur pour cette soirée d’ouverture de saison, a fait preuve de son excellence et de son impeccable discipline.


C’était certainement la meilleure partie du concert car la colossale Cinquième Symphonie de Bruckner à laquelle s’est mesuré le chef britannique a déçu. Il faut pour donner à cette musique au propos mystique (la plus ésotérique et spirituelle de ses symphonies, «gigantesque cathédrale sonore» selon l’expression d’Harry Halbreich), aux proportions quasi démesurées, à ses longueurs de développement, à sa complexité formelle cyclique, une ferveur, un souffle, une pulsation qui n’autorisent pas de s’attarder à certains détails instrumentaux, certes magnifiques, particulièrement pour les vents et les bois, à mettre en relief tel groupe instrumental au détriment de l’ensemble. Le deuxième mouvement, indiqué «Adagio: très lent», était mortellement démembré et il a fallu attendre la seconde partie (Allegro moderato) du Final pour qu’éclate enfin la vigueur de cette musique qui ne souffre pas une direction aussi inexpérimentée.



Olivier Brunel

 

 

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