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Le violoncelle dans toute sa pureté

Montignac
Saint-Léon-sur-Vézère (Eglise Saint-Léonce)
08/20/2018 -  
Maurice Ravel : Sonate pour violon et piano n° 1 (arrangement pour violoncelle)
Johannes Brahms : Sonate pour violoncelle et piano n° 1, opus 38
Robert Schumann : 5 Stücke im Volkston, opus 102
Alfred Schnittke : Sonate pour violoncelle et piano n° 1

Edgar Moreau (violoncelle), Pierre-Yves Hodique (piano)


P.-Y. Hodique, E. Moreau (© Festival du Périgord noir)


Après les lauréats du Concours de Genève la veille et le Trio Märchen en fin d’après-midi, place encore à la jeunesse au Festival du Périgord noir. Mais s’il n’est que dans sa vingt-cinquième année, Edgar Moreau (né en 1994) a déjà une belle carrière derrière lui, marquée dès 2011 par un deuxième prix au Concours Tchaïkovski.


Son récital, dans la petite église romane de Saint-Léon-sur-Vézère, débute par une curiosité: un arrangement pour violoncelle de la Première Sonate pour violon et piano (1897) de Ravel (en un seul mouvement, publiée seulement en 1975 à l’occasion du centenaire de la naissance du compositeur) – et non de la Seconde Sonate (la plus connue, en trois mouvements), comme indiqué dans le programme (qui ne précise pas non plus l’auteur de la transcription – sans doute s’agit-il cependant de la version réalisée en 2012 par le violoncelliste Christian Proske). Mais pourquoi pas? Non seulement il existe plusieurs arrangements comparables, notamment de la Sonate pour violon de Franck, mais sous cet archet typiquement français – sonorité jamais épaisse ou grasse, impeccablement soignée même si ce n’est jamais une fin en soi; manière de tendre rigoureusement les phrasés, rétive aux grosses ficelles et aux effusions excessives – tout est possible. Moreau avait d’ailleurs initialement envisagé de continuer dans la même veine, avec un arrangement de la Première Sonate pour violon de Brahms, mais il a finalement préféré la Première Sonate pour violoncelle (1865): outre les qualités précédemment signalées, se révèle en outre ici une puissance qui, pour être canalisée, n’en paraît pas moins impressionnante, d’autant qu’à ses côtés, Pierre-Yves Hodique (né en 1988) reste très en retrait, plus accompagnateur que partenaire.


En seconde partie, les Cinq Pièces dans le ton populaire (1849) de Schumann bénéficient d’un équilibre souverain en même temps que chacune d’entre elles est finement caractérisée – le violoncelle dans toute sa pureté. Quant à la technique, si preuve en était besoin, le Presto central de la Première Sonate (1978) de Schnittke vient démontrer que le violoncelliste français ne craint rien. Mais ce qui frappe encore plus, c’est son refus de l’exagération des abîmes existentiels et des cauchemars de cette musique qui en dit déjà beaucoup – l’impact n’en est que plus sensible.


En bis, Moreau montre que même les pièces de genre, considérées avec sérieux et interprétées avec élégance, lui réussissent, aussi bien la Csárdás (1904) de Monti, qui déclenche une ovation debout, que le Salut d’amour (1888) d’Elgar.


Le site d’Edgar Moreau



Simon Corley

 

 

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