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V.E.R.D.I.

Verona
Arena
08/10/2018 -  Du 7 juillet au 18 août 2018
Giuseppe Verdi : Nabucco
Luca Salsi (Nabucco), Vincenzo Costanzo (Ismaele), Riccardo Zanellato (Zaccaria), Susanna Branchini (Abigaille), Carmen Topciu (Fenena), Romano Dal Zovo (Gran Sacerdote di Belo), Carlo Bosi (Abdallo), Elisabetta Zizzo (Anna)
Orchestra dell’Arena di Verona, Jordi Bernàcer (direction)
Arnaud Bernard (mise en scène)


Ce Nabucco était la nouvelle production de l’édition 2017 du festival et elle avait rencontré un grand succès. Elle est réalisée par le Français Arnaud Bernard qui a commencé sa carrière avec Nicolas Joel et Jean-Claude Auvray. Il est actif dans le monde entier, sa biographie en témoigne... sauf à Paris, par un effet de mode typiquement français sans doute, plusieurs chefs d’orchestre français reconnus souffrent d’ailleurs du même mépris, bref.


On sait que Giuseppe Verdi a choisi cet épisode biblique de l'esclavage des Juifs à Babylone pour représenter la population milanaise alors sous le joug des armées d'occupation autrichiennes, et bien le metteur en scène suit à la lettre cette intention en transposant l'action dans l'Italie de cette époque ! Le pari est hardi mais il fonctionne, pour le plus grand plaisir du public italien bien sûr, mais pas seulement. En arrivant dans l'arène on tombe sur un imposant palais, qui reviendra tout au long de l'opéra mais, posé sur un plateau tournant, il découvre un grand salon lambrissé, qui plus tard laissera place aux balcons d'un théâtre sur la scène duquel se jouera la dernière partie de l'œuvre (L'idole brisée, la libération des Hébreux) sous les applaudissements du public (le chœur) qui chante là le fameux "va pensiero" (qui sera d'ailleurs bissé, merci) et qui agite des drapeaux italiens et une banderole V.E.R.D.I. (Victor Emmanuel Rei de Italia), sous les protestations des Autrichiens assis à l'orchestre. On rejoue ici la scène réelle de l'époque que Nabucco a déclenché dans la prise de conscience pour l'unité italienne ! C'est du "théâtre dans le théâtre" du meilleur effet et Arnaud Bernard montre avec talent qu'une mise en scène peut à la fois être très esthétique et conceptuelle, un grand bravo.


Le plateau vocal, quasi intégralement italien, impressionne par son niveau et son homogénéité, ils sont tous remarquables, que ce soit Luca Salsi en Nabucco, Vincenzo Costanzo en Ismaele, RiccardoZanellato en Zaccaria, Susanna Branchini en Abigaille ou la roumaine Carmen Topciu en Fenena. Nous l'avions déjà remarqué hier dans Carmen, le chœur se révèle également de très haut niveau, tout comme l'orchestre bien sûr, et l'espagnol Jordi Benàcer conduit toutes ses troupes avec tension et précision.


La prochaine édition du festival a déjà été annoncée, on pourra donc découvrir une nouvelle production de La Traviata, Aïda dans la mise en scène historique de 1913, première édition du festival, Il Trovatore avec Anna Netrebko and Yusif Eyvazov dans les trois premières représentations, Carmen, Tosca et un concert anniversaire de Placido Domingo. Un programme très alléchant ! Un programme très italien bien sûr, car si Carmen arrive en deuxième position des opéras les plus joués depuis 1913, après Aïda, le palmarès est quasi exclusivement italien, il faut attendre la 22e position pour retrouver un titre non-italien (Lohengrin, plus joué depuis 1963), immédiatement suivi de Roméo et Juliette de Gounod (donné de 2011 à 2015), même Mozart est quasiment absent (Don Giovanni pour quelques représentations). Le Festival des arènes de Vérone est le "conservatoire" de l'opéra italien, et il le fait avec un grand talent.



Philippe Herlin

 

 

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