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Aïda 1963

Milano
Teatro alla Scala
05/08/2018 -  et 12*, 15, 18, 23, 31 mai, 3 juin 2018
Giuseppe Verdi : Aida
Krassimira Stoyanova (Aida), Fabio Sartori (Radamès), Violeta Urmana (Amneris), George Gagnidze (Amonasro), Vitalij Kowaljow (Ramfis), Carlo Colombara (Il Re), Enkeleda Kamani*/Francesca Manzo (Sacerdotessa), Riccardo Della Sciucca (Messaggero)
Coro del Teatro alla Scala, Bruno Casoni (préparation), Orchestra del Teatro alla Scala, Daniel Oren (direction musicale)
Franco Zeffirelli (mise en scène), Marco Gandini (reprise de la mise en scène), Lila de Nobili (décors et costumes), Marco Filibeck (lumières), Vladimir Vasiliev (chorégraphie), Lara Montanaro (reprise de la chorégraphie)


(© Teatro alla Scala)


C’est à une véritable leçon d’histoire de l’opéra que convie la Scala à l’occasion d’une série de représentations d’Aïda. Un retour dans le passé saisissant. Pour rendre hommage à Franco Zeffirelli, qui fête ses 95 ans cette année, l’illustre théâtre a en effet choisi de reprendre une production du célèbre metteur en scène datant... d’avril 1963 ! Les décors monumentaux de Lila De Nobili, représentant notamment des palmiers, des colonnes et des statues, sont constitués d’une multitude de toiles peintes et évoquent une Egypte raffinée et stylisée. Ils déclenchent les applaudissements du public à chaque lever de rideau. Les costumes chatoyants des solistes, des choristes et de la nuée de figurants sont aussi un régal pour les yeux. La scène du triomphe est un spectacle en soi, avec son déferlement de couleurs et de personnages sur scène. On sait que Franco Zeffirelli a toujours eu horreur du vide ! Outre l’aspect grandiose de la production, ce qui frappe immanquablement le spectateur d’aujourd’hui, c’est l’incroyable souci du détail de chaque élément de décor et de chaque costume. Rien que pour cela, ce saut dans l’opéra de grand-papa mérite le déplacement et ne peut que réjouir le mélomane.


D’autant que la direction musicale et la distribution vocale sont solides, sans parler de la prestation superlative du chœur. Dans la fosse, Daniel Oren, particulièrement attentif aux chanteurs, offre une lecture rutilante de la partition de Verdi, à l’image des célèbres trompettes et de tous les autres vents de l’Orchestre de la Scala. Dans le rôle-titre, Krassimira Stoyanova propose un portrait convaincant d’une femme sensible et tiraillée intérieurement, avec un phrasé impeccable, de très belles nuances, notamment des pianissimi éthérés, et une ligne de chant fluide et homogène. Douée d’un charisme scénique indéniable, Violeta Urmana incarne une Amneris au port altier, qui garde cependant une certaine retenue dans la perfidie. Si le medium est désormais décharné, son timbre n’en reste pas moins séduisant et bien projeté dans les aigus et les graves. Fabio Sartori n’est certes pas le plus raffiné des ténors, mais le rôle de Radamès lui convient plutôt bien, guerrier ardent et valeureux, aux aigus sonores et rayonnants. George Gagnidze est un Amonasro à la ligne de chant élégante. Vitalij Kowaljow fait forte impression en Ramfis, alors que le roi de Carlo Colombara semble plus en retrait.


A noter que la représentation du 12 mai était dédiée à Leyla Gencer, qui a fait ses débuts dans Aida à la Scala dans cette même production il y a exactement 55 ans, le 12 mai 1963. La célèbre soprano turque a toujours considéré la Scala comme sa « maison » et y a chanté dix-huit rôles, à commencer par Madame Lidoine lors de la création mondiale des Dialogues des Carmélites en 1957. Pour les dix ans de sa disparition, une exposition de photos dans un des foyers du théâtre retrace sa carrière milanaise.



Claudio Poloni

 

 

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