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Traitement de choc

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
04/04/2018 -  
Johannes Brahms : Symphonies n° 3, opus 90 et n° 1, opus 68
Deutsche Kammerphilharmonie Bremen, Paavo Järvi (direction)


P. Järvi (© Kaupo Kikkas)


Les Brahms de Paavo Järvi et de la Philharmonie de chambre de Brême, on connaît : ils ont enregistré la Deuxième Symphonie. Allégement des effectifs – pas si chambristes cependant – pour retrouver l’esprit de l’époque, refus de l’épaisseur grandiloquente... Il y a surtout un renversement de la hiérarchie des plans sonores : c’est la fin de la prépondérance des cordes – on a même, parfois, l’impression d’une pyramide inversée. Les voix médianes, les contrechants accèdent au premier plan. La musique respire plus librement. Reste à savoir si ce traitement de choc fonctionne.


Dans le cas de la Troisième Symphonie, rien n’est moins sûr. A perdre toute dimension héroïque, l’Allegro con brio initial, si puissamment architecturé, manque d’élan et se défait un peu. Les mouvements médians passent mieux, même s’ils confirment un manque total d’émotion – ce dont ne peut s’accommoder, qu’on le veuille ou non, le Poco Allegretto, si souvent arrangé... et défiguré. Le finale soulève les mêmes interrogations que le premier mouvement. Sommes-nous prisonniers d’une tradition ? D’autres l’ont bousculée de façon plus convaincante.


La Première Symphonie suscite pourtant moins de réserves, sans toutefois emporter l’adhésion. La direction entretient une tension constante, même dans l’Andante sostenuto. Le Un poco sostenuto – Allegro initial est marqué par une implacable violence, avec des timbales d’apocalypse. L’émotion n’affleure pas davantage, mais le souffle en tient lieu, grâce une dramaturgie, à une cohérence qui faisaient défaut à l’Opus 90. Et cette fois, le troisième mouvement a une souplesse volubile beaucoup plus conforme à son esprit, avant un finale plus théâtral que lyrique. Bis attendus : deux Danses hongroises, qui montrent les qualités d’un orchestre que son chef n’aura cessé de pousser dans ses limites.



Didier van Moere

 

 

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