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Jansons roi de Bavière

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/26/2018 -  et 22 (München), 25 (Luzern) mars 2018
Robert Schumann : Symphonie n° 1 «Frühlingssinfonie», opus 38
Serge Rachmaninov : Rhapsodie sur un thème de Paganini, opus 43
Leonard Bernstein : Divertimento

Denis Matsuev (piano)
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Mariss Jansons (direction)


M. Jansons (© Peter Meisel)


Hôte régulier des Champs-Elysées, l’Orchestre de la Radio bavaroise fête d’abord le printemps avec la Première Symphonie de Schumann. Une œuvre qu’il faut rendre à sa fraîcheur juvénile, à son euphorie panthéiste. C’est ce qu’a compris Mariss Jansons : direction aérée, déliée et gourmande, très axée sur la rythmique, pas seulement sur les couleurs – superbes vents, cordes veloutées. Il inscrit sur la partition la signature de Florestan, avec une impatience joyeuse dès la fanfare initiale, dont une tradition fait souvent un portique imposant. Mais on admire surtout, peut-être, le sens de la forme, l’art de faire avancer la musique – jusque dans le Larghetto, rien moins que statique, où tout n’est que mouvement malgré le tempo indiqué par Schumann. Schubert et Mendelssohn ne sont pas loin, alors que beaucoup de chefs lorgnent plutôt vers Brahms.


Jansons n’est pas moins magnifique dans la Rhapsodie de Rachmaninov, qu’il réinvente littéralement par son imagination et ses couleurs, éclipsant, malgré les apparences, la virtuosité athlétique de Denis Matsuev. Parce que celui-ci, justement, manque d’imagination et de couleurs – l’éventail dynamique, aussi développé soit-il, ne fait pas une palette chromatique. On est gêné par le hiatus entre les raffinements de l’orchestre et le monolithisme du clavier. Cela dit, le pianiste triomphe aisément, surtout quand, après une Tabatière à musique finement ouvragée de Liadov, il se lance dans une incroyable improvisation jazzy.


Composé pour le centenaire de l’Orchestre de Boston, le Divertimento de Bernstein sonne comme un concerto pour orchestre en miniature, à la fois par la mise en valeur des différents pupitres et par les clins d’œil que constituent ses parties – avec ses rythmes de danse, notamment, valse ou samba, mazurka ou turkey trot. Les Bavarois n’ont pas de mal à y briller, Jansons les fait même swinguer, plein de verve et de couleurs, comme dans l’Ouverture de Candide donnée en bis... mais nous gardons ici une tendresse pour celle que nous offraient, en début de saison, Louis Langrée et ses Américains de Cincinnati.



Didier van Moere

 

 

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