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Verdi à l’Auditorium

Lyon
Auditorium
03/18/2018 -  
Giuseppe Verdi : Attila
Dmitry Ulyanov (Attila), Alexey Markov (Ezio), Tatiana Serjan (Odabella), Massimo Giordano (Foresto), Grégoire Mour (Uldino)
Chœurs de l’Opéra de Lyon, Orchestre de l’Opéra de Lyon, Daniele Rustioni (direction musicale)


(© Olivier Brunel)


L’Opéra de Lyon donne chaque saison un opéra en version de concert coproduit avec le Théâtre des Champs-Elysées. C’est Attila de Verdi qui, après avoir été chanté en novembre à Lyon puis Paris, a été repris dans l’Auditorium dans le cadre du festival Verdi. Il fallait bien les chaudes sonorités de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon et la fougue du jeune Verdi pour mettre un peu de couleurs et réchauffer ce froid dimanche après-midi d’hiver dans le quartier de Lyon Part-Dieu désert et dans cet auditorium de béton sinistre qui, construit en 1975, a bien mal vieilli et semble avoir même perdu jusqu’à son nom de Maurice Ravel.


L’éditeur Philips ne s’était pas trompé en enregistrant dans les années 1970 l’intégrale des opéras de jeunesse de Verdi: cette musique inégale dans sa construction et son orchestration nécessite pour être bien défendue des interprètes de tout premier plan. Ainsi pour Attila, créé à Venise en 1846, la distribution alignait-elle les noms de Ruggero Raimondi, Sherrill Milnes, Ricardo Cassinelli, Carlo Bergonzi et Cristina Deutekom, sous la direction de Lamberto Gardelli. Riccardo Muti y affichait avec les forces de la Scala de Milan, vingt ans plus tard, Samuel Ramey, Cheryl Studer, Giorgio Zancanaro, Neil Shicoff, Ernesto Gavazzi et Giorgio Surian.


La distribution de ces représentations lyonnaises et parisienne composée par Daniele Rustoni est certainement une des meilleures que l’on puisse réunir aujourd’hui et fait appel autant à des chanteurs russes qu’italiens. Elle n’atteint cependant pas le degré de perfection requis. Lors des deux premiers concerts, l’interprétation d’Attila par Erwin Schrott semble avoir fait l’unanimité. La basse ouralienne Dmitry Ulyanov a les moyens vocaux du rôle mais pas le charisme pour faire décoller ses airs un peu monotones. Le solide baryton Alexey Markov était plus à l’aise en Ezio. Tatiana Serjan possède certes une voix apte à projeter dans cet immense auditorium et un aplomb dramatique certain. Elle manque cependant de finesse dans l’interprétation, en grande partie en raison d’une diction rudimentaire, de souplesse dans les phrasés et même de technique pour réussir les redoutables vocalises de son air «Allor che i forti corrono». Seul le ténor italien Massimo Giordano, au style impeccable, était indiscutablement à la hauteur d’un rôle qui à la fois sollicite l’aigu et exige une interprétation toute en nuances.


Daniele Rustoni sait parfaitement mener ses troupes et un chœur magnifique dans cette partition globalement héroïque mais prévue pour la fosse. Une fois de plus, on constate que ces versions de concert, surtout dans les conditions symphoniques de celui-ci, ne rendent pas toujours justice à ces musiques composées pour le théâtre.


Le prochain opéra de Verdi donné en version de concert par l’Opéra de Lyon et Daniele Rustoni en coproduction avec le Théâtre des Champs-Elysées sera Nabucco avec Leo Nucci les 5 et 7 novembre 2018 à l’Auditorium de Lyon Part-Dieu.



Olivier Brunel

 

 

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