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Sous le signe de l’énergie

Berlin
Philharmonie
03/09/2018 -  
«Akademie IV – Zu Gast bei Esterházy»
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 33 en si bémol majeur, K. 319
Joseph Haydn : Concerto pour trompette en mi bémol majeur, Hob. VIIe:1
Franz Schubert : Symphonie n° 1 en ré majeur, D. 82

Gábor Tarkövi (trompette)
Karajan-Akademie der Berliner Philharmoniker, Marc Minkowski (direction)


M. Minkowski


Créée par Herbert von Karajan en 1972, l’Akademie der Berliner Philharmoniker permet à quelques jeunes instrumentistes triés sur le volet parmi plus de 500 candidats à travers le monde de venir chaque année étudier leur instrument (et la musique en général) à Berlin, sous la conduite de membres du prestigieux orchestre, qui répétait ce soir à quelques mètres de la Kammermusiksaal. La page du site qui leur est consacrée montre ainsi que le professeur de la jeune harpiste française Marion Ravot n’est autre que Marie-Pierre Langlamet, que le professeur de trombone de l’Allemand Marten Bötjer est Christhard Gössling, que le professeur de la corniste portugaise Cristiana Custódio est Stefan Dohr ou que ceux du Chinois Xingyuan Xu sont les altistes Naoko Shimizu et Máté Szúcs, tous chefs de pupitres ou solistes des Berliner! Plus de dix-sept nationalités se côtoient au sein de l’orchestre, l’ensemble de trente-quatre musiciens jouant aussi bien le répertoire symphonique que lyrique (début avril, dans le cadre du festival de Baden-Baden, l’orchestre donnera La finta giardiniera sous la direction de Simon Rössler) avec plusieurs chefs invités, de Sir Simon Rattle à Matthias Pintscher en passant, ce soir, par le Français Marc Minkowski.


Comme souvent avec de jeunes orchestres comme celui-ci, c’est l’énergie dont font preuve les musiciens qui frappe le spectateur. Ce fut évident dans l’Allegro assai et l’Allegro vivace concluant respectivement les symphonies de Mozart et de Schubert, où l’enthousiasme prit nettement le pas sur quelques anicroches (le départ des cordes dans Schubert). Difficile de ne pas être réjoui à l’écoute notamment d’un excellent pupitre de violoncelles (bien qu’au nombre de trois seulement) et de non moins superbes vents, qu’il s’agisse de la petite harmonie ou des cuivres. C’est d’autant plus dommage que Marc Minkowski n’ait donc pas pleinement profité de ce «matériau», optant pour une approche plus tranquille, voire poussive, de ces deux symphonies. Dans Mozart, passé l’impression d’une certaine sécheresse des premiers violons (ils n’étaient que six il est vrai), on regrette l’équilibre choisi dans le premier mouvement où les deux hautbois se fondirent dans la masse au lieu d’être un peu plus mis en valeur pour relancer l’orchestre au milieu d’un Allegro assai là encore. Dans Schubert, après un Andante très alangui, c’est surtout un troisième mouvement extrêmement pesant qui a quelque peu noirci le tableau général, obligeant l’orchestre à jouer le Trio plus lentement encore afin de préserver une différence de tempo entre celui-ci et le reste du mouvement, pourtant noté Allegretto. Résultat assez étonnant de la part d’un chef venu du baroque et qui, en dépit de remarques analogues sur certains partis pris, nous a laissé une belle intégrale à la tête de ses Musiciens du Louvre. Etonnante également la prestation en demi-teinte du trompettiste Gábor Tarkövi, pourtant soliste du Philharmonique de Berlin lui aussi. On se disait que ce Concerto pour trompette de Haydn allait passer sans coup férir, surtout après les prouesses dont il avait été capable quelques jours plus tôt dans la Symphonie alpestre de Strauss. Et pourtant, on entendit un jeu sans grande imagination, au surplus agrémenté de menus ratés (au moins un dans chaque mouvement), de façon générale assez poussif... Heureusement que l’orchestre était au rendez-vous pour nous aider à faire passer une interprétation qui s’est avérée des plus neutres.


En bis, l’orchestre donna le Finale: Spiritoso de la Cent-quatrième Symphonie «Londres» de Haydn devant un public plutôt ravi, concluant ainsi en fanfare un concert qui, au-delà des reproches susmentionnés, témoignait tout de même de l’excellence de la relève pour les grands orchestres classiques à travers le monde.


Le site de l’Académie de l’Orchestre philharmonique de Berlin
Le site de Marc Minkowski et des Musiciens du Louvre



Sébastien Gauthier

 

 

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