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Le Beethoven sanguin de Denis Kozhukhin

Hamburg
Laeiszhalle
03/01/2018 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Sérénade n° 13 «Eine kleine Nachtmusik», K. 525
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 4, opus 58
Johannes Brahms : Symphonie n° 3, opus 90

Denis Kozhukhin (piano)
Symphoniker Hamburg, Guy Braunstein (direction)


D. Kozhukhin


Tandis que la futuriste Elbphilharmonie, désormais berceau de l’Orchestre de la NDR, accueille en résidence le compositeur et chef d’orchestre Peter Eötvös, le bâtiment néobaroque du Laeiszhalle continue d’offrir à l’Orchestre symphonique de Hambourg l’acoustique chaleureuse de son écrin or et rouge.


En ces jours de vacances, un programme on ne peut plus classique est proposé à un public venu entendre en priorité celui dont le nom occupe à lui seul l’affiche du concert: Radu Lupu. La légende du piano étant souffrante, c’est Denis Kozhukhin, premier prix du Concours musical international Reine Elisabeth de Belgique 2010, qui le remplace au pied levé. Au vrai, on ne saurait concevoir de tempéraments plus dissemblables: à l’art exigeant du Roumain, fait de dépouillement et de maîtrise, s’oppose l’énergie irrépressible du Russe. Riche en contrastes, sa conception du Concerto en sol majeur est tout sauf confortable mais dénote une grande rigueur architecturale. On aurait tort de s’en tenir aux (dispensables) gémissements avec lesquels l’artiste accompagne les montées dramatiques de ses deux cadences tant son jeu parvient à capter l’essence du message beethovenien. Aux fulgurances de l’Allegro moderato où le poignet concède parfois quelques duretés, répond la fragilité tragique de l’Andante con moto, à flanc d’abîme. En guise de bis, le Premier Intermezzo de l’Opus 117 de Brahms, joué sans pathos, fait le lien avec une seconde partie de programme moins exaltante.


Il faut dire que Guy Braunstein – surtout connu comme violoniste – laisse plus jouer l’orchestre qu’il ne lui insuffle vitalité et conception. Une petite musique de nuit liminaire, interprétée de manière ultraromantique (legato collant, vibrato généreux), préfigure une Troisième Symphonie de Brahms sans réel enjeu... et à la mise en place pas toujours irréprochable. Puisse Sylvain Cambreling, nouveau directeur musical à compter de la saison 2018-2019, entretenir avec la phalange hambourgeoise un partenariat digne de son prédécesseur Jeffrey Tate, disparu en juin dernier.



Jérémie Bigorie

 

 

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