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Le quatuor au cinéma

Tournai
Musée de la Tapisserie
01/27/2018 -  
Joseph Haydn: Quatuor n° 61 “Le Rasoir” ; opus 55 n° 2
Anton Webern: Cinq Mouvements, opus 5
Ludwig van Beethoven: Quatuor n° 14, opus 131

Quatuor Aris: Anna Katharina Wildermuth, Noémi Zipperling (violon), Caspar Vinzens (alto), Lukas Sieber (violoncelle)


Le Quatuor Aris (© Simona Bednarek)


Pour sa seizième édition, qui se tient du 27 janvier au 24 mars, le festival « Les Voix intimes » explore le lien entre le quatuor et le cinéma. Le programme du premier concert comporte le Quatorzième Quatuor (1826) de Beethoven, qui constitue le sujet de deux films, A Late Quartet de Yaron Zilberman et Notes pour un quatuor de Vincent Bataillon, dont des extraits ont été projetés lors d’une conférence, juste avant la prestation du Quatuor Aris. Les deux autres œuvres exécutées ce samedi au Musée de la Tapisserie n’entretiennent pas de lien immédiat avec le septième art, contrairement aux autres rendez-vous, en particulier celui du 3 mars : le Quatuor Akhtamar jouera la musique de Requiem for a dream de Darren Aronofsky et celle de Mishima de Paul Schrader, composée par Philip Glass.


Pour l’heure, le concert débute classiquement par une page de Haydn. Fondée en 2009, la formation allemande cultive une approche directe et sans maniérisme dans l’Opus 55 n° 2. Nés entre 1989 et 1993, ses membres produisent une sonorité riche, cultivent un jeu véhément et règlent la mise en place avec rigueur. Si l’articulation se révèle particulièrement nette, ce qui contribue à la transparence de l’interprétation, les inflexions accusent un léger excès de fermeté, cette musique appelant naturellement plus de souplesse, mais cela ne porte guère préjudice au déroulement de ce discours solidement argumenté.


Le Quatuor Aris livre ensuite une interprétation fine et élaborée des Cinq Mouvements (1909) de Webern : contrôle souverain de la dynamique, pianissimi parfaitement perceptibles, netteté des contrastes, naturel et précision des échanges. Il explore cette partition courte mais dense en profondeur et dans les détails tout en instaurant une atmosphère tendue et variée. Capable tant de fulgurance que d’introspection, le jeu dégage collectivement un grand sentiment d’unité, tandis que les prestations individuelles témoignent d’un métier hautement maîtrisé.


La performance de ce jeune et prometteur ensemble dans le Quatuor de Beethoven réunit toutes les qualités précédemment relevées. Les musiciens mettent une fois de plus en évidence leur sens de la construction et de la progression, comme le prouve la montée en puissance de leur jeu au fur et à mesure que les mouvements se succèdent. Leur interprétation convainc par sa cohérence, sa beauté sonore et sa fougue, sans que l’énergie qui la traverse graduellement ne paraisse vaine ou ostentatoire. La pièce jouée pour remercier le public, le final du Quatuor «Américain» de Dvorák, permet de s’en rendre compte une dernière fois. Le public, attentif, et manifestement comblé, se retrouve ensuite autour d’un verre de Moinette ou de jus d’orange, gracieusement offert.


Le site des Voix intimes
Le site du Quatuor Aris



Sébastien Foucart

 

 

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