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Une belle reprise pour la fin d’année

Bordeaux
Grand Théâtre
12/13/2017 -  et 14, 15, 17, 18, 19, 20, 22*, 23, 26, 27, 28, 29, 31 décembre 2017
Don Quichotte
Charles Jude (chorégraphie, d’après Marius Petipa et Alexander Gorsky), Léon Minkus (musique)
Oksana Kucheruk*/Sara Renda/Diane Le Floc’h/Saki Kuwabara (Kitri), Oleg Rogachev*/Roman Mikhalev/Neven Ritmanic/Marin Jalut-Motte (Basile), Marc-Emmanuel Zanoli/Kase Craig (Don Quichotte), Alexandre Gontcharouk/Guillaume Debut (Sancho Pança, Gamache), Pierre Devaux (Lorenzo), Austin Lui/Marin Jalut Motte/Neven Ritmanic (Espada), Austin Lui/Neven Ritmanic/Léo Lecarpentier (Chef des Gitans), Laure Lavisse/Marina Kudryashova (Danseuse de rue), Marina Kudryashova/Stéphanie Roublot/Emilie Cerruti (Mercedes), Ballet de l’Opéra national de Bordeaux
Orchestre national Bordeaux Aquitaine, Nicolas Brochot (direction musicale)
Charles Jude (mise en scène), Philippe Miesch (décors), Pierre-Jean Larroque (costumes), François Saint-Cyr (lumières)


Léon Minkus (1826-1917) et l’un de ses plus grands succès Don Quichotte semblent inspirer le ballet de Bordeaux qui, trois ans après les extraits donnés à Biarritz (voir ici) dans la chorégraphie réalisée par Rudolf Noureev, retrouve le spectacle réglé par Charles Jude dans le Grand Théâtre de Bordeaux en 2006. Rien d’étonnant à cela tant on se souvient que l’ancien danseur étoile de l’Opéra de Paris reste l’un des disciples fervents de Noureev, comme le démontrent ses chorégraphies qui s’épanouissent en un équilibre classique entre décors et costumes légèrement modernisés, dans le respect de l’ouvrage présenté.


Ce Don Quichotte ne fait pas exception autour de costumes qui restent dans le ton d’une Espagne fantasmée, sans tomber dans un excès de kitsch folklorique: les ornementations restent discrètes, surtout pour les costumes féminins à la limite de l’austérité avec leur alternance de blanc, pourpre et noir. A ce jeu-là, les hommes ressortent davantage grâce à des atours qui osent souvent le rose, tandis que les décors au I et III sont à l’avenant, jouant sur un symbolisme proche de Dalí avec des yeux féminins démesurés ou sur une stylisation minimaliste avec des ailes de moulin déchiquetées au II. La chaleur écrasante du soleil est aussi symbolisée par un jaune habilement varié par les éclairages. Mais c’est surtout au II que les ambiances plus feutrées et rêveuses permettent à Jude de se laisser aller à davantage de liberté, sans jamais perdre de vue la mise en valeur de ses danseurs. Dans le même esprit qu’un récent spectacle présenté à Amsterdam (voir ici), Jude n’en oublie pas de bienvenus ajouts comiques en faisant interpréter quelques saynètes sur le côté par quatre comédiens danseurs. Le tout est plaisant mais n’évite pas la sensation de collage: la minceur de l’argument ne peut être tout à fait compensée. On reste donc dans un spectacle de facture très classique, mais globalement réussi.


L’interprétation ne souffre d’aucun défaut tant la qualité du corps de ballet impressionne tout du long, tout particulièrement les deux rôles les plus lourds parfaitement interprétés par Oksana Kucheruk (Kitri) et Oleg Rogachev (Basile). Alors que le spectacle est repris pour pas moins de dix-huit représentations jusqu’à la fin de l’année, on a appris dans le même temps que le nouveau directeur de la danse a enfin été nommé à Bordeaux: il s’agit d’Eric Quilleré, bien connu ici puisqu’il a été maître de ballet et directeur adjoint de la danse, avant cette promotion. On espère que cette nomination saura apaiser les tensions (grève du personnel pour éviter des réductions d’effectifs, puis éviction de Charles Jude) qui ont agité la troupe depuis l’an passé, permettant de retrouver la sérénité nécessaire au bon fonctionnement de l’institution.



Florent Coudeyrat

 

 

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