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Le bon génie de Québec

Paris
Philharmonie
12/02/2017 -  et 27 (Köln), 29 (Amsterdam) novembre 2017
Edward Elgar : Concerto pour violoncelle, opus 85
Maurice Ravel : Concerto pour la main gauche
Claude Debussy : La Mer

Stéphane Tétreault (violoncelle), Alexandre Tharaud (piano)
Orchestre Métropolitain, Yannick Nézet-Séguin (direction)


Y. Nézet-Séguin (© Marco Borggreve)


La première tournée à l’étranger de l’Orchestre Métropolitain de Montréal, un ensemble fondé en 1981 et dirigé depuis 2000 par Yannick Nézet-Séguin, se terminait, après Dortmund, Cologne, Rotterdam, Amsterdam et Hambourg, par deux concerts à la Philharmonie de Paris. Accompagnés lors de cette tournée de solistes québécois ou ayant de fortes attaches avec le Québec, le premier de ces concerts permettait d’entendre le jeune violoncelliste québécois Stéphane Tétreault et le pianiste français Alexandre Tharaud.


Le Concerto pour violoncelle d’Elgar rayonnait sous les doigts et l’archet de Stéphane Tétreault, en évidente connivence avec Yannick Nézet-Séguin le chapeautant d’un coin de l’œil avec empathie. Son jeu direct, précis, engagé et qui se soude à l’occasion à celui du pupitre de violoncelles de l’orchestre sert avec bonheur cette musique. Le son de l’Orchestre Métropolitain apparaît d’emblée magnifique, à la fois précis et riche, et Yannick Nézet-Séguin y fait circuler la musique sans jamais perdre l’essentiel. Nézet-Séguin, comme Daniel Barenboïm, opte pour une disposition de l’orchestre de type viennois avec les six contrebasses à l’arrière du plateau, ce qui participe d’un soutien du son avec rondeur et élégance. Mais ce sont tous les pupitres qu’il faudrait louer tant leur sonorité, leur justesse de ton comme d’interprétation sont au rendez-vous. Après dix-sept ans de direction musicale, Nézet-Seguin a sans aucun doute fait de cet orchestre un ensemble de niveau international à même de rivaliser avec les plus grands.


Dans le Concerto pour la main gauche, Alexandre Tharaud atteint des sommets d’intensité: précision, engagement, maîtrise d’un Bösendorfer qui, ce soir, sonnait tel un Steinway, changements de climat, rythmique implacable là encore sous le regard amical de Yannick Nézet-Séguin. L’Orchestre Métropolitain se montre ici tantôt transparent, tantôt puissant mais encore précis et virtuose. Le début dans l’extrême grave comme le final avec ses demi-tons assénés par un orchestre littéralement en fusion emportent tout sur leur passage. En bis, Alexandre Tharaud offre à un public sous le charme le Prélude pour la main gauche de Scriabine.



Mais c’était sans compter sur une Mer d’anthologie qui allait suivre. Une Mer chaude, agitée mais lumineuse, par moments effervescente, tellement les musiciens et Yannick Nézet-Séguin se sont appropriés cette musique. L’ayant déjà jouée à Cologne et au Concertgebouw d’Amsterdam, ils apparaissent ici au sommet de leur art, toujours très concentrés, comme durant tout ce concert, mais débarrassés de toute crainte et jouissant d’une liberté inouïe autorisant d’incroyables prises de risque, par exemple aux cuivres ou aux bois. Pour l’occasion, Nézet- Séguin a même laissé tomber la partition et la baguette. Cette lecture haletante et enivrante vous hante même quelques jours durant. Du très grand art !


En rappel (comme on dit au Québec), les musiciens et leur chef, chaleureusement acclamés, offraient d’abord les dernières minutes d’Exil intérieur, une pièce commandée pour cette tournée au compositeur québécois Eric Champagne et jouée à Cologne et Amsterdam, véritable kaléidoscope sonore donnant envie d’entendre ces musiciens dans des pièces aussi spectaculaires, puis un «Nimrod» des Variations «Enigma» d’Elgar dont l’émotion et la perfection ne pouvaient qu’inciter le public à venir au concert du lendemain au programme duquel figurait cette œuvre.


Emmanuel Hondré, le directeur des concerts et spectacles de la Philharmonie, ne faisait pas mystère à l’issue de ces concerts de son souhait de voir revenir bientôt ces musiciens et leur chef. On le comprend d’autant plus que Yannick Nézet-Seguin fait de plus en plus penser à Leonard Bernstein tant son talent, son enthousiasme, sa générosité, son désir de partager sa passion et, osons la formule, son amour des musiciens sont évidents.


En ce soir rare nos cousins québécois nous ont offert le meilleur : leur talent, leur enthousiasme et leur générosité. Merci du fond du cœur et espérons à très bientôt !


Le site de l’Orchestre Métropolitain


Le concert en rediffusion partielle sur le site de la Philharmonie de Paris:






Gilles Lesur

 

 

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