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Verdi à la maison

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
10/24/2017 -  et 18, 19, 20 août 2017 (Edinburgh)
Giuseppe Verdi : Macbeth
Dalibor Jenis (Macbeth), Anna Pirozzi (Lady Macbeth), Marko Mimica (Banco), Piero Pretti (Macduff), Alexandra Zabala (La dame d’honneur), Alejandro Escobar (Malcolm), Enrico Bava (Le médecin), Guiseppe Capoferri (Un servant de Macbeth, Le héraut), Marco Sportelli (Un assassin), Lorenzo Battagion (Première apparition)
Coro del Teatro Regio Torino, Claudio Fenoglio (chef de chœur), Orchestra del Teatro Regio Torino, Gianandrea Noseda (direction)


G. Noseda


Décidément cette rentrée parisienne est très verdienne. Après le Falstaff trop sérieux de Daniel Harding (voir ici) et le Don Carlos à la française de Philippe Jordan (voir ici), c’était au tour d’un Macbeth venu tout droit d’Italie et donné, comme Falstaff, en version de concert. Et si les soirées à la Philharmonie de Paris et à Bastille avaient incontestablement de nombreuses qualités, celle du Théâtre des Champs-Elysées a permis de remettre les pendules à l’heure... italienne. Qui s’en plaindrait?


Macbeth est sans doute le premier grand chef-d’œuvre de Verdi, composé par un homme de 35 ans, même si des révisions ont été apportées à la version initiale. Gianandrea Noseda, directeur musical depuis maintenant dix ans du Teatro Regio de Turin, nous a offert un Macbeth tout à fait magistral et qui met en évidence à chaque instant le génie du compositeur. Dès les premières mesures, il capture l’attention de l’auditeur pour le laisser séduit et heureux presque 3 heures après. Sa direction extrêmement tonique et tendue, sans aucun temps mort, cherche, et parvient, à tout contrôler de l’interprétation musicale, non seulement du chœur et de l’orchestre, mais aussi des chanteurs. Il est le maître en tout point d’un orchestre magnifique, précis et réactif, répondant à la plus infime de ses sollicitations mais aussi du chœur et de solistes, demandant même parfois à ses derniers de se rapprocher de lui. Pas de doute, on est donc bien dans la tradition italienne du maestro!


Anna Pirozzi possède sans aucun doute les moyens du rôle de Lady Macbeth, notamment des aigus puissants et jamais agressifs. L’intonation est d’une extrême précision et le chant naturel et charnu contribue à construire la personnalité de cette femme d’ambition. Dalibor Jenis est un Macbeth lui aussi engagé et à la magnifique ligne qu’exigent toujours ces rôles de baryton chez Verdi. Malheureusement, il couvre parfois trop son émission, essentiellement à visée expressive, et dans ces moments sa voix perd trop de sa clarté. Il n’empêche, le chant est engagé et là aussi un personnage maléfique est bien au rendez-vous. Le Banco de Marko Mimica, jeune chanteur croate formé à Berlin et vainqueur du concours de Cardiff en 2013, est tout simplement époustouflant tant le timbre, la puissance et la projection sont au service de l’expression musicale. Il en est de même pour le ténor Piero Pretti, qui donne la mesure de ces exceptionnels moyens dans le magnifique air de Macduff de l’acte IV. Les rôles secondaires sont également tous magnifiquement tenus, notamment par Alexandra Zabala, belle Dame d’honneur, et aussi par des artistes des chœurs, à savoir Alejandro Escobar, qui est un Malcom précis, mais aussi Enrico Bava, Guiseppe Capoferri, Marco Sportelli et Lorenzo Battagion.


Le Chœur du Teatro Regio est parfait si l’on excepte quelques entrées imprécises chez les alti en début de représentation. Placé au premier balcon, on a aussi parfois quelques difficultés à appréhender le texte. Mais l’engagement, le style et la puissance sont bien au rendez-vous.


L’artisan premier de cette soirée d’exception est sans aucun doute Gianandrea Noseda. Sa flamme, son enthousiasme en même temps que sa rigueur et son exigence artistiques auprès d’une équipe dont il est manifestement apprécié permettent d’entendre enfin à Paris un Verdi passionné et passionnant en même temps que totalement et authentiquement italien.


Le prochain rendez-vous italien au Théâtre des Champs Elysées avec cette même équipe durant la saison 2018/2019 sera consacré à La Bohème.



Gilles Lesur

 

 

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