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Découverte et déception

Biarritz
Théâtre du Casino & Gare du Midi
09/15/2017 -  

19 heures, Théâtre du Casino
Columbario
Jorge Bernal (chorégraphie), Carlos Romero (musique)
Tomas Jaramillo (scénographie)
Companía de danza de Bogotá


21 heures, Gare du Midi
Golden Days: Rain Dogs – Birdland – Bliss
Johan Inger (chorégraphie, mise en scène, costumes), Tom Waits, Keith Jarrett, Patti Smith (musique)
Francesca Messori, Carolina Armenta (costumes), Peter Lundin (lumières)
Aterballetto


Golden Days


Alors que l’on attendait beaucoup de la célèbre compagnie italienne Aterballetto qui a déçu, c’est la Companía de danza de Bogotá qui a fait sensation lors de cette huitième soirée du «Temps d’aimer la danse» à Biarritz.


On a des souvenirs ineffables de programmes d’une élégance rare de la Compagnie Aterballetto, basée à Reggio Emilia, lorsque dans les premières années de ce siècle, Pierre Moutarde, le très intrépide directeur du Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, était le seul à l’inviter en France (comme bien d’autres chorégraphes dont le Suisse Heinz Spoerli). A l’époque, elle était dirigée par Mauro Bigonzetti, chorégraphe d’une grande renommée, que René Sirvin, chroniqueur de l’époque au Figaro, avait surnommé «le Forsythe italien».


C’est dire si l’on est tombé de haut en assistant, navré, à un programme assez potache, trois chorégraphies du Suédois Johan Inger, ex-directeur du Ballet Culberg et chorégraphe associé au Nederlands Dans Theater, récemment devenu indépendant. Il faut dire que la soirée était disqualifiée d’avance par le niveau sonore inacceptable auquel était diffusée la musique, obligeant nombre de spectateurs à se boucher les oreilles pendant soixante-quinze minutes. Faute technique ou saturation délibérée? Cela n’a fait que de renforcer notre appréciation négative de ces trois chorégraphies réunies sous le titre pourtant prometteur de Golden Days et réglées sur des musiques de qualité – Tom Waits, Patti Smith pour l’indigeste solo Birdland d’Ivana Mastroviti, et la seconde partie du Köln Concert de Keith Jarrett pour Bliss, dans laquelle on peut sauver quelques beaux ensembles de la compagnie mais qui, comme pour Rain Dogs, démontrait une volonté de danser au mépris de l’élégance, même si la nostalgie de temps heureux et plus insouciants en est le prétexte, et dans un désordre indigne d’une telle compagnie. Déception!



Columbario


Alors que l’on n’attendait rien de plus que le plaisir de la découverte, c’est de la jeune compagnie de danse contemporaine colombienne, la Companía de danza de Bogotá fondée en 2014 par Jorge Bernal, présentée dans le cadre de l’année d’amitié franco-colombienne, qu’est venue la sensation. En première mondiale au «Temps d’aimer», sa chorégraphie Columbario n’a rien de réjouissant, à l’image de certains aspects de la vie de ce peuple qui, selon l’expression de la directrice de la compagnie Atala Bernal, «fait la fête au milieu de la guerre». Columbario pour columbarium, donc manière de rite funéraire: la pièce commence dans une atmosphère nébuleuse créée par des vapeurs; des corps se contorsionnent, on craint que cela ne vire au macabre comme le butō japonais sait le faire (Jorge Bernal, parallèlement à l’influence des rituels sud-américains, a été formé à cette école), mais vite s’organise une chorégraphie assez réussie autour d’une vie post mortem supposée d’une dizaine de cadavres qui deviennent volontiers assez bruyants. Belle démonstration aux superbes éclairages, pas toujours plaisante, et des spectateurs sensibles quittent la salle, d’autres toussent, incommodés par la pourtant bien inoffensive vapeur. La danse est très présente et à plusieurs reprises lors de très beaux ensembles, on peut admirer la virtuosité des danseurs de cette excellente compagnie.



Olivier Brunel

 

 

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