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Un Schumann rafraîchissant Bruxelles Bozar, Salle Henry Le Bœuf 06/18/2017 - et 16 (Lille), 17 (Béthune) juin 2017 Robert Schumann: Genoveva, opus 81: Ouverture – Concerto pour violon – Symphonie n° 1 «Printemps», opus 38 Isabelle van Keulen (violon)
Orchestre national de Lille, Christian Zacharias (direction)
I. van Keulen (© Nikolaj Lund)
L’Orchestre national de Lille joue ce dimanche face à un public fort clairsemé. Il est vrai que le temps estival incite à profiter du grand air, mais la climatisation de la Salle Henry Le Bœuf est bienvenue durant cette chaude après-midi. Outre l’occasion de se rafraîchir, les absents ratent aussi un concert court mais satisfaisant, hormis quelques réserves. Consacré à Schumann, le programme commence par l’Ouverture de Genoveva (1847-1848). Dirigé par Christian Zacharias, l’orchestre manque d’abord de netteté mais la précision et la cohésion s’améliorent par la suite.
Dans cette exécution précautionneuse, mais légère et élancée, le ton se révèle juste, ce qui s’applique également au mal aimé Concerto pour violon (1853). Isabelle van Keulen et le chef privilégient la sobriété et la pondération, en particulier dans les tempi, mais ils respectent en cela les indications de compositeur, qui n’encouragent aucunement la précipitation. Tranquille et prévisible, fluide et chantante, l’interprétation manque toutefois d’un soupçon d’audace et de panache, mais elle affiche beaucoup de rigueur. Cette violoniste au jeu intérieur et parfaitement intégré à l’orchestre arbore en permanence une sonorité lumineuse.
Dans la Première Symphonie (1841), Christian Zacharias retient légèrement les tempi au profit de la nuance et de la clarté. Le chef se soucie constamment du lyrisme et de la structure tout en restituant la nature éclatante et le caractère unifié de cette œuvre. Comme dans l’Ouverture de Genoveva, l’ancien directeur artistique de l’Orchestre de chambre de Lausanne ajuste minutieusement la dynamique en marquant les accents sans les marteler. Les pupitres se montrent à la hauteur, encore que les bois paraissent trop ordinaires : les cordes, agiles, sonnent pleinement, tandis que les cuivres, en particulier les cors s’affirment avec éloquence et netteté.
Le site d’Isabelle van Keulen
Sébastien Foucart
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