About us / Contact

The Classical Music Network

Hamburg

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Elégance

Hamburg
Elbphilharmonie
04/29/2017 -  et 27 avril 2017 (Helsinki)
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 41 en ut majeur «Jupiter», K. 551
Richard Strauss : Don Quixote, opus 35

Kian Soltani (violoncelle), Miriam Manasherov (alto)
West-Eastern Divan Orchestra, Daniel Barenboim (direction)


K. Soltani, D. Barenboim (© Daniel Dittus)


Daniel Barenboim et son orchestre du Divan étaient assez naturellement parmi les invités de cette saison inaugurale de la Philharmonie de l’Elbe à Hambourg. Le directeur à vie de la Staatskapelle de Berlin et cet orchestre, dont l’Académie vient d’être installée à proximité même du Staatsoper à Berlin dans un lieu construit par le grand architecte américano-canadien Frank Gehry, venaient donc en voisins après être passés par Aarhus, Helsinki, Stockholm et avant de rejoindre la nouvelle Salle Pierre Boulez de Berlin, port d’attache de cette Académie, puis Vienne.


On ne sera pas surpris que le Mozart de Daniel Barenboim soit classique. Classique dans l’effectif, restreint à une quarantaine de musiciens, dont quatre contrebasses, classique dans les tempi, toujours raisonnables et justes, classique dans l’articulation et dans des contrastes jamais exagérés. Mais comme le classicisme a du bon quand il est à ce point maîtrisé! Ces jeunes et enthousiastes musiciens réagissent au moindre geste de leur chef offrant une sonorité somptueuse, élégante, raffinée tous guidés par un Barenboim qui semble particulièrement inspiré par la musique de Mozart, dont il est depuis toujours un magnifique interprète. Les trois premiers mouvements font tout entendre des dialogues entre les cordes, des échanges avec des bois toujours audibles et aux sonorités somptueuses, avec une incessante circulation de la musique entre les pupitres. Dans le final, Barenboim parvient à construire sur la durée et avec un mélange de jubilation et d’excitation, cette fascinante musique qui n’a jamais autant paru annoncer le XIXe siècle. Une Jupiter à la fois classique et tournée vers le futur: le bonheur!


Même constat pour un Don Quichotte élégant et précis qui mélange, comme il se doit, humanité, cocasserie et tragédie. L’orchestre, ici en très grand effectif, peut s’en donner à cœur joie mais toujours avec élégance et précision. Et la grande salle de la Philharmonie de Hambourg est un magnifique écrin pour une telle musique et un tel effectif. Le violoncelliste d’origine persane Kian Soltani est à son affaire dans cette musique qu’il domine avec une maturité impressionnante pour son jeune âge. Dialoguant musicalement et visuellement avec sa collègue altiste Miriam Manasherov, il parvient à trouver avec cette dernière une belle complicité de son et d’esprit.


L’accueil triomphal du public incite Daniel Barenboim et ses musiciens à offrir trois bis: Le Cygne de Saint-Saëns joué avec raffinement par Kian Soltani avec ses deux collègues harpistes, une Valse triste de Sibelius de belle tenue avec une toute fin à pleurer et pour terminer sur une note plus gaie, une Ouverture de Rouslan et Ludmila de Glinka confirmant l’incroyable niveau de cet orchestre de jeunes à faire pâlir bien des ensembles professionnels...



Gilles Lesur

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com