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Les animaux élisent aussi leur président

Lausanne
Opéra
04/28/2017 -  et 29, 30 avril, 3, 5 mai 2017
Thierry Besançon : Les Zoocrates
Thierry Takahashi-Jorand (Le chasseur), Daniel Golossov (Le lion), Jérôme Vavasseur (La hyène), Alexandre Diakoff (L’homme-singe, Le marabout), Yuki Tsurusaki (La gazelle), Fernando Cuellar Leon (Le zèbre), Jérémie Schütz (Le guépard), Mihai Teodoru (Le crocodile), Cristina Segura (L’autruche), Juliette Michel (Le petit rat, L’éléphanteau, Le lama, Le chimpanzé, L’œuf)
Orchestre de Chambre de Lausanne, Andrei Feher (direction musicale)
Pierre Lepori, François Renou (mise en scène), Pierre Lepori, Sylvie Kleiber, François Renou (scénographie), Sarah Calcine, Guillaumarc Froidevaux, Jean-Louis Johannides, Kevin Martos (étude et dramaturgie), Amélie Reymond (costumes), Nicolas Descloux (conception audio-design), Robert Cantarella (tutorat dramaturgie), Sylvie Kleiber (tutorat scénographie), Nicolas Berseth (tutorat technique et création lumières)


(© Marc Vanappelghem)


Depuis plusieurs années maintenant, l’Opéra de Lausanne propose, saison après saison, un spectacle destiné au jeune public. Cette année, Eric Vigié, son directeur, a passé commande d’un ouvrage pour enfants au compositeur suisse Thierry Besançon (né en 1979). Ce dernier a fait appel à son compère de longue date, le comédien Ors Kisfaludy, avec lequel il a déjà créé de nombreuses œuvres. Le célèbre conteur a écrit une « loufoquerie animalière et opératique », avec pour résultat un livret parsemé d’onomatopées, de gags et de jeux de mots, pas toujours des plus subtils (la gazelle, ça gaze pour elle...). L’intrigue ne raconte rien moins qu’une élection dans le règne animal, un sujet d’une brûlante actualité donc... Le lion, roi des animaux, se fait vieux. Sans descendance, il est sur le point d’abdiquer. Les règles de la zoocratie, la démocratie chez les animaux, commandent une élection pour désigner son successeur. Les prétendants au trône sont nombreux : le guépard, la hyène, le zèbre, le singe, l’autruche, le crocodile... On songe même à élire le chasseur. Finalement, sept animaux, un pour chaque jour de la semaine, se partageront le pouvoir au terme d’une élection mouvementée.


Comme dans la plupart de ses autres partitions, Thierry Besançon a composé une musique d’inspiration très cinématographique pour Les Zoocrates, une écriture particulièrement rythmée et colorée, qui parle immédiatement au public, avec aussi un large usage de la musique électronique. A la tête de l’Orchestre de Chambre de Lausanne, le chef Andrei Feher (27 ans) en offre une lecture énergique et enlevée, sans aucun temps mort. La mise en scène a été confiée à des étudiants de la Manufacture (Haute Ecole des Arts de la scène), sous la supervision de leurs professeurs. Le spectacle se déroule dans l’immense salle d’un musée à l’abandon, dans lequel les animaux empaillés prennent vie. On pense bien sûr immédiatement à Une nuit au musée. Les nombreux rôles vocaux ont été distribués à de jeunes chanteurs de la région. On ne peut que saluer cette initiative offrant à de jeunes artistes une expérience professionnelle unique.



Claudio Poloni

 

 

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