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Au-dessus du lot

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
04/01/2017 -  et 29, 30, 31 mars 2017 (Amsterdam)
Serge Prokofiev: Concerto pour piano n° 2, opus 16
Dimitri Chostakovitch: Symphonie n° 11 «Année 1905», opus 103

Yefim Bronfman (piano)
Koninklijk Concertgebouworkest, Andris Nelsons (direction)


A. Nelsons


En résidence au Bozar, l’Orchestre royal du Concertgebouw s’illustre brillamment ce soir. Une fois de plus, penseront beaucoup, mais cet orchestre d’exception ne se contente pas de rutiler. Sous la direction d’Andris Nelsons, il exprime toute la charge émotionnelle des deux œuvres percutantes de ce concert en gardant le contrôle de manière stupéfiante.


Yefim Bronfman parcourt le Deuxième Concerto pour piano (1912-1913, révisé en 1923) de Prokofiev sans forcer le trait. Ce pianiste ennemi de l’esbroufe et à la sonorité admirable en restitue admirablement le ton corrosif et mordant, tout en se montrant capable de délicatesse dans les passages plus mélodiques. Robuste et profonde, son interprétation s’appuie sur un sens poussé de la construction qui se manifeste dans la cadence, d’une progression vertigineuse. Celle-ci aboutit à une entrée impeccable des cuivres, épatants de puissance et de précision, les autres pupitres conférant aussi toute son envergure à cette œuvre. Les qualités s’accumulent – rythmique inflexible, découpe irréprochable, équilibre ajusté, tandis que l’enchainement des séquences demeure naturel, ce qui imprime un important sentiment d’unité à cette exécution d’une grande sûreté technique. Le pianiste prend congé du public après lui avoir joué une Arabesque de Schumann aux contours adoucis.


La seconde partie réserve encore plus d’émotion, tant l’orchestre offre à admirer et à ressentir dans la Onzième Symphonie (1956-1957) de Chostakovitch. Andris Nelsons n’autorise aucune respiration entre les quatre mouvements, qu’il enchaîne avec un réalisme cinématographique pour renforcer, avec la plus grande efficacité, les effets visuels de cette œuvre puissamment évocatrice. Le chef impose même quelques secondes de silence aux spectateurs après les colossaux derniers accords du «Tocsin». Cette exécution irréprochable sur le plan instrumental et interprétatif prouve à elle seule la supériorité écrasante de cette formation par rapport à ses voisines belges.


Maintenant la tension en permanence, l’actuel directeur musical de l’Orchestre symphonique de Boston règle avec une rare rigueur la mise en place et les contrastes de dynamique, d’une netteté formidable dans les climax et les transitions. Dans les tutti, le son ne sature jamais, l’étagement des plans restant d’une grande clarté. Le chef met ainsi en valeur chaque intervention, dont celle, à jamais gravée dans la mémoire, du cor anglais avant la déflagration finale. Le public accorde à la jeune femme une ovation méritée pour son bouleversant solo, mais il ne ménage pas non plus ses applaudissements à l’égard de ses partenaires. Les cordes séduisent par leur souplesse, les bois fascinent par leur justesse, les cuivres impressionnent par leur force, tandis que les percussions produisent de prodigieux effets. Quelle musique, quel orchestre et quel chef!


Le site de l’Orchestre royal du Concertgebouw



Sébastien Foucart

 

 

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