About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Escale parisienne pour Ludovic Morlot

Paris
Maison de la radio
02/24/2017 -  
Serge Prokofiev : L’Amour des trois oranges: Suite, opus 33 bis
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violoncelle n° 1, opus 107
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 3 « Héroïque », opus 55

Xavier Phillips (violoncelle)
Orchestre philharmonique de Radio France, Ludovic Morlot (direction)


L. Morlot (© Sussie Ahlburg)


On l’avait d’abord remarqué à Lyon. Il avait aussi un peu dirigé à Bastille. Mais son récent passage à la Monnaie n’avait guère frappé les esprits. En revanche, il réussit parfaitement à Seattle – en témoigne une magnifique intégrale Dutilleux. Bref, Ludovic Morlot est l’un de ces chefs français dont la carrière se déroule outre-Atlantique et qui ne retourne dans sa patrie que pour quelques concerts. Et une baguette sûre, comme l’a montré celui qu’il vient de donner avec le Philhar.


La Suite de L’Amour des trois oranges se signale par la clarté des textures, la netteté des arêtes, l’énergie rythmique, la virtuosité jubilatoire de l’orchestre – la partition pâtit seulement de l’acoustique trop sonore de la salle. D’une tout autre veine, la Symphonie héroïque ne réussira pas moins au chef, qui prouve ainsi l’éclectisme de son répertoire. Une interprétation du côté des « modernes », très pulsée, très conduite, sans doute plus axée sur l’articulation que sur la dynamique dans un Allegro con brio initial assez vertical, plutôt Sturm und Drang d’esprit – sans annexion, donc, par un romantisme plus tardif. Le mouvement lent ne traîne pas, sans effusion inutile, toujours tenu. Ludovic Morlot sait avancer, il a le sens de la forme, ce qui nous vaut un final de haute volée, à la fois construit et senti, la fugue culminant sur une coda dionysiaque.


L’accompagnement du Premier concerto pour violoncelle de Chostakovitch s’est révélé moins heureux, scrupuleux mais pas assez mordant, presque neutre. En retrait par rapport à la magnifique interprétation d’un Xavier Phillips (soliste du Concerto pour violoncelle de l’intégrale Dutilleux) stupéfiant par sa maîtrise virtuose de la partition, d’une âpreté désespérée et rageuse dans les mouvements extrêmes, sans concession dans le Moderato, avec un jeu très concentré dans la Cadence, tout cela sans que jamais la sonorité se relâche. Le bis n’est pas moins éloquent : la Sarabande de la Première Suite pour violoncelle de Britten.



Didier van Moere

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com