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En blanc et noir Paris
Théâtre des Champs-Elysées
02/08/2017 - et 30 janvier (Gstaad), 3 février (Bruxelles) 2017
Franz Schubert : Winterreise, D. 911
Matthias Goerne (baryton), Leif Ove Andsnes (piano)
L. O. Andsnes (© Ozgür Albayrak)
Le Voyage d’hiver, à deux jours de distance de La Belle Meunière avait drainé avenue Montaigne un public plus nombreux. Une soirée miraculeuse de plus à l’actif des deux interprètes Goerne et Andsnes dont le tandem semble fonctionner parfaitement.
Pourtant, le baryton et le pianiste semblent à nouveau avoir une conception un peu différente de l’interprétation de ces cycles. Andsnes plus intériorisé, calme, plus rythmique que coloré, et Goerne toujours aussi théâtral. Mais on retrouve l’impression que donnait son association avec Alfred Brendel à ses débuts dans les récitals de lieder de Beethoven et Schubert qu’ils ont donnés ensemble, un apaisement qui fonctionne mieux que dans son celle avec Christoph Eschenbach, dont les accompagnements étaient musicalement plus passionnants mais qui semblait exalter sa propension à l’expressionnisme. Mais, tout en gardant le même schéma de déroulement du cycle (début sur la pointe des pieds, la voix pas toujours chauffée, puis progressivement un cheminement vers un récit qui vous entraîne complètement), Goerne a créé une fois de plus le miracle avec une interprétation hallucinée de ces vignettes jusqu’à atteindre au sublime dans celles les plus poignantes.
Une soirée mémorable de plus qui réconforte beaucoup pour l’avenir du genre.
Olivier Brunel
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