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L’eau et le feu

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
02/06/2017 -  et 1er février 2017 (Bruxelles)
Franz Schubert : Die schöne Müllerin, D. 795
Matthias Goerne (baryton), Leif Ove Andsnes (piano)


M. Goerne (© Marco Borggreve/Harmonia mundi)


Matthias Goerne sait choisir ses accompagnateurs. On l’a beaucoup entendu à Paris à la salle Pleyel accompagné par Christoph Eschenbach, notamment dans les trois cycles de Schubert (voir ici) qu’il reprend en ce mois de février de façon plus resserrée, en une seule semaine, au Théâtre des Champs-Elysées. Cette fois c’est avec le pianiste norvégien Leif Ove Andsnes qu’il fait équipe, collaboration relativement récente après un programme Mahler/Chostakovitch sur la même scène en 2014.


Matthias Goerne, en dépit de toutes les réserves que l’on peut émettre sur son chant, sa statique scénique, l’expressionnisme de ses interprétations, est incontestablement aujourd’hui le meilleur interprète de ce répertoire du lied allemand et particulièrement les lieder de Schubert, qu’il a beaucoup enregistrés. On le retrouve pour La Belle Meunière, le plus difficile et le plus passionnant, car si complexe, des trois cycles, dans une excellente forme vocale – il vient d’aborder Wotan au disque et sur scène – et l’acoustique de la salle de l’avenue Montaigne lui est cent fois plus favorable que celle de la salle Pleyel, avec peut-être un peu de difficultés dans les aigus et une prononciation moins pointue que lors des derniers concerts que l’on a pu entendre. Le changement le plus impressionnant réside dans la fluidité du discours et la statique scénique, qui est beaucoup moins animée ou agitée. Il théâtralise toujours beaucoup les lieder et ceux de La Belle Meunière l’y invitent souvent («Mein!», «Der Jäger») mais tout se passe comme si la présence calme et la force intérieure de Leif Ove Andsnes lui soient des éléments calmants. Le cycle se déroule avec une continuité inouïe et n’étaient les toux que les spectateurs ont essayé de contenir entre les lieder, on aurait pu croire que tout était chanté sans interruption.


Entre les deux interprètes, l’entente semble parfaite même si l’on peut avoir l’impression que deux personnalités si fortes et différentes, la rencontre de l’eau et du feu, mènent leur barque chacun de son côté. Mais Andsnes assure les relances avec beaucoup d’efficacité et maintient Goerne dans les rails d’un accompagnement très rythmique.


Grand succès dans un Théâtre des Champs-Elysées plutôt bien rempli malgré la période de vacances scolaires, et grand recueillement et long silence après la déchirante «Berceuse du ruisseau» qui clôt le cycle.


Le site de Matthias Goerne
Le site de Leif Ove Andsnes




Olivier Brunel

 

 

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